Fini le lobbying et des négociations par des intermédiaires interposés dans les relations entre la République démocratique du Congo et les États-Unis. Ainsi en a décidé le président de la République, Félix Tshisekedi. Dans un communiqué publié ce lundi 7 avril 2025, son porte-parole, Tina Salama, a annoncé que le chef de l’État a décidé que les échanges sur les partenariats stratégiques relancés entre Kinshasa et Washington se feront désormais directement entre les deux administrations.
« Au regard de la volonté mutuellement exprimée par de relancer des partenariats stratégiques entre les deux administrations, la République démocratique du Congo retient dans sa démarche, l’impératif de privilégier des échanges directs avec la nouvelle administration américaine, et cela, par des canaux officiels et autorisés« , indique le communiqué signé par la porte-parole du président de la République.
Le document poursuit qu ‘ « en conséquence, elle{la RDC} procède, sans délai à la suspension, jusqu’ à nouvel ordre, de tout contrat, démarches ou propositions de lobbying passés ou faits entre elle et des entités, firmes ou cabinets américains spécialisés dans ce domaine, notamment le contrat avec la firme Eachart Turner LLC ».
Cette décision fera certainement des mécontents tant du côté américain que congolais. De part et d’autre, les intermédiaires dont des officiels verront les robinets d’où coulaient de millions de dollars se fermer.
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La République démocratique du Congo a l’habitude de recourir à des lobbyistes pour mener des opérations de charme auprès des autorités américaines.
En 2017 par exemple, des médias américains avaient révélé que Kinshasa avait signé de juteux contrats de lobbying d’au moins 5,6 millions de dollars dans le but de séduire l’administration américaine.
En 2022, à une année de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi et ses principaux opposants dont Martin Fayulu et Moïse Katumbi avaient dépensé beaucoup d’argent dans des contrats de lobbying avec des cabinets américains.
Trois ans plus tard, le gouvernement de la RDC aurait recouru à des cabinets d’influence pour obtenir un accord minier auprès de la Maison-Blanche, en échange de garanties sécuritaires.
Plus question dorénavant, du moins pour l’instant, les autorités congolaises ayant opté pour des négociations directes avec l’administration américaine.
Cette décision intervient quatre jours après la réception à Kinshasa, le 3 avril dernier, par le président Félix Tshisekedi, de Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique du président américain Donald Trump. Il était accompagné de Mme Corina Sanders, sous-secrétaire d’État adjointe pour les affaires africaines et de M. Dan Dunham, directeur du Conseil national de sécurité pour l’Afrique.
Junior Lomanga
