

Un peu plus d’un mois à peine après sa désignation aux fonctions de directeur général intérimaire de l’Agence congolaise de l’environnement (ACE), Jean-Claude Emene est accusé de châtier les membres du cabinet du directeur général suspendu, Delphin Lama et d’autres agents et cadres ayant soutenu sa gestion managériale. Une chasse aux sorcières qui viserait les ressortissants d’autres régions autres que celle dont il est originaire.
Si vous travaillez à l’ACE depuis un ou deux ans et que vous n’êtes pas issus du même coin que le DG ai. Mieux, commencez à penser à chercher un autre boulot. Pour cause, une discrimination professionnelle à ciel ouvert serait menée contre les membres du cabinet du directeur général qualifiés de « frères et soeurs” du DG Delphin Lama Onyangunga.
Le DG ai et ses hommes sont accusés d’avoir instauré un climat de terreur et de poser des actes discriminatoires flagrants. On relève notamment que les membres du cabinet étiquetés d’obédience présidence de la République/UDPS auraient été systématiquement privés du salaire du mois de janvier dernier.
Pour camoufler ce paiement discriminatoire, le directeur des ressources humaines, Jean Babolongo Nyuka, homme de main du DG ai, a pondu un communiqué selon lequel, la banque Rawbank a commis « une erreur matérielle” dans le libellé, en mentionnant que la dernière paie est du mois de janvier alors que c’est celle de mars 2025.
« Gros mensonge, rétorque un chef de service, qui révèle que jusqu’ à ce mercredi 9 avril 2025, il n’y avait pas encore de compilation pour le mois de mars et que la paie dudit mois va intervenir à partir du 5 mai prochain”.
A l’en croire, le DRH aurait inventé ce mensonge par peur des poursuites judiciaires de la part des membres du cabinet qui ont été omis sans motif valable de la paie de janvier.
Pourtant, en janvier les autres agents étaient en grève; seuls les membres du cabinet Lama avaient travaillé.
Pas de crédit pour les pro Lama
Mais ce n’est qu’une infime partie de la souffrance infligée aux agents considérés comme à la solde du DG suspendu.
Ces derniers ont été écartés du crédit négocié et obtenu sous le DG Lama auprès d’une banque commerciale en faveur de tous les agents de l’ACE. Pour ce faire, la direction générale a fixé pour critérium, une ancienneté d’au moins trois ans, sachant que le gestionnaire suspendu était en fonction depuis seulement deux ans. Du coup, tous les membres du cabinet, surtout ceux qui sont suspectés de lui demeurer loyaux, sont d’office non bénéficiaires dudit crédit.
Lire aussi Indiscipline: Eve Bazaiba s’érige en opposante de Félix Tshisekedi au sein du gouvernement
Depuis mercredi 8 avril, les agents pro DG ai remplissent discrètement à la place Royale, au siège de l’ACE, les fiches pour l’obtention de crédit.
Doit-on rappeler que le directeur général de cette Agence n’a jamais été révoqué pour que les membres de son cabinet soient renvoyés ?
Plus grave, depuis quelques jours, les gestionnaires actuels utilisent dans les documents officiels un autre logo de l’ACE. Ce qui constitue un changement de fait de la charte graphique de l’Agence. Ce qui ne peut être fait par un comité de gestion intérimaire, censé assurer la gestion des affaires courantes.
Plus de soins médicaux pour les « gens de Lama”
Par ailleurs, des cas de menaces à l’intégrité physique visant des membres du cabinet sont rapportés. C’est le cas notamment d’une huissière qui aurait été violentée et torturée et dont le salaire de janvier n’a pas été payé, pour le simple fait qu’elle est de la même ethnie que DG suspendu.
A cela s’ajoute, apprend-on, le fait que les agents suspectés d’avoir été engagés sous Delphin Lama ne peuvent plus bénéficier des soins médicaux, le bon médical leur étant catégoriquement refusé par le DRH.
Lire également République des Ministres: controverse autour de la suspension des DG et DGA de l’INS par Christian Mwando
Autant d’actes discriminatoires qui laissent à penser que si le DG ai Jean-Claude Emene dure à ce poste, les ressortissants d’aitres régions du pays que la sienne n’auront d’autre choix que de démissionner de l’Agence congolaise de l’environnement pour leur propre sécurité.
Les accusations étant graves, alternance.cd a accordé la parole à l’accusé, à savoir le DG ai. Ce a promis, par l’intermédiaire d’un de ses proches collaborateurs, de répondre officiellement.
En attendant, un agent alerte que les services du DG ai s’apprêtent à mener un assaut au cabinet du DG suspendu, en face de la CNSS sur le boulevard du 30 juin, dans le but de récupérer tous les meubles et les ramener au siège social de l’ACE, à la place Royale. Là aussi, Jean-Claude Emene veut aller au-delà de ses attributions d’intérimaire.
Jean Pérou Kabouira