

Alors que le gouvernement Judith Suminwa vit ses derniers jours après la fin des consultations menées par le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, les tractations politiques se poursuivent en vue de la mise en place d’un nouveau gouvernement. Ministres sortants, autres personnalités et même d’anciens ministres controversés se battent en coulisses pour faire partie de la nouvelle équipe gouvernementale. Parmi eux, Willy Bakonga, ancien ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique(EPST), qui remue terre et ciel pour retourner à la tête de ce portefeuille rebaptisé ministère de l’Education nationale.
Il fait partie des personnalités politiques qui ont été accusées et poursuivies par la justice pour détournement présumé de fonds publics mais qui continuent à circuler librement alors que les fonds volés n’ont jamais été restitués.
Ministre de l’EPST d’août 2019 à avril 2021 dans le premier gouvernement du président Félix Tshisekedi, Willy Bakonga avait été accusé de détournement présumé de plusieurs millions de dollars destinés au financement de la gratuité de l’enseignement primaire.
Soupçonné aussi du détournement de frais de fonctionnement d’écoles, de création d’écoles fictives et du versement de salaires à des enseignants fictifs, aucune suite n’a été réservée à toutes ces affaires, alors qu’il était activement recherché à Kinshasa. Il avait été condamné dans une autre affaire…toujours liée à l’argent.
En effet, en fuite vers la France, Willy Bakonga avait été arrêté fin avril 2021 à Brazzaville avec son fils, à bord d’un avion en partance pour Paris. Ils étaient en possession de 30.000 dollars américains.
Extradés à Kinshasa, ils avaient été condamnés respectivement à trois ans de prison et à une amende de 90.000 dollars pour le père et à six mois de prison ainsi qu’à une amende de 45.000 dollars pour le fils, tous pour «blanchiment d’argent» et « transfert illicite de capitaux vers l’ étranger ».
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Sept mois plus tard, Willy Bakonga a été libéré de la prison centrale de Makala en faveur d’une grâce présidentielle.
Invalidé par la CENI pour fraude

Chassez le naturel, il revient au galop dit-on, Willy Bakonga, devenu Tshisekedi inconditionnel après avoir été « kabiliste pur et éternel», a été rattrapé par la corruption lors des élections de décembre 2023. Il a fait partie des 82 candidats aux législatives nationales et provinciales invalidés par la CENI pour fraude et détention illégale de machines de vote.
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C’est donc ce repris de justice dont l’affaire de détournement présumé de fonds destinés au financement de la gratuité de l’enseignement primaire n’a pas été totalement éclairée par la justice, qui désire ardemment revenir au ministère de l’Education nationale.
A cet effet, celui qui est également ancien ministre des Sports et promoteur des écoles a décidé de passer à l’offensive, question de soigner son image auprès de l’opinion publique.
Malheureusement pour lui, il n’existe pas de blanchisserie qui lave une image écornée.
Jean Pérou Kabouira