

Le gouvernement congolais a pris une série de mesures draconiennes contre l’ancien président de la République, Joseph Kabila. L’accusant de participation directe à la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda, le gouvernement a ordonné à la justice militaire d’initier des poursuites contre lui et de membres de sa formation politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Celle-ci est suspendue sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo.
Au lendemain de l’annonce par la presse de l’arrivée de Joseph Kabila dans la ville Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu sous occupation de l’AFC/M23, le gouvernement a annoncé une batterie de mesures de représailles contre celui qui est accusé par son successeur à la tête du pays d’être le parrain de cette rébellion.
Dans un communiqué publié vendredi 19 avril 2025, le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba a annoncé qu’il a « donné injonction à l’auditeur général des FARDC ainsi qu’au procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires contre monsieur Joseph Kabila Kabange et ses complices, responsables du PPRD/FCC pour leur participation directe à l’agression mener par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC/M23».
Le garde des sceaux a indiqué avoir requis de « procéder à la saisie de l’ensemble de leurs biens mobiliers et immobiliers {de Kabila et de responsables du PPRD/FCC} ».
Selon Constant Mutamba , des mesures de restriction de mouvement sont ordonnées à l’encontre de tous les membres et responsables du PPRD/FCC impliqués dans cette affaire « de haute trahison envers la nation ».
Les activités du PPRD suspendues
Le même vendredi, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemain Shabani Looko, a pris une décision contre le PPRD.
« A cet effet, le ministère de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières informe l’opinion que, conformément aux articles 29, 30 et 31b de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques, les activités du parti politique « Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD)» sont suspendues sur toute l’étendue du territoire national», lit-on dans le communiqué y afférent.
Lire aussi « L’AFC, c’est lui »: Félix Tshisekedi valide le témoignage d’Eric Nkuba contre Joseph Kabila
Promettant de saisir le parquet près la Cour constitutionnelle, le ministère de l’Intérieur renseigne ce qui suit:
« Cette décision fait suite à l’activisme avéré de l’autorité morale du PPRD dans cette guerre d’agression rwandaise ainsi qu’au silence coupable voire complice dudit parti, violant ainsi le prescrit de l’article 6 de la loi sous-évoquée et l’article 5 de la loi portant statut des anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de Corps constitués ».
Pami Halele