Son visage n’est pas connu des jeunes générations, mais ses œuvres ont traversé diverses générations. L’écrivain congolais Valentin-Yves Mudimbe plus connu sous le nom de Vumbi-Yoka Mudimbe, typographié V.Y. Mudimbe, s’est éteint ce mardi 22 avril 2025, en Caroline du Nord, aux États-Unis, à l’âge de 83 ans. Ce professeur d’universités, philosophe, écrivain, poète et critique littéraire laisse un immense héritage littéraire.
Alors que beaucoup de professeurs congolais ont embrassé la politique, V. Y.Mudimbe avait choisi de demeurer scientifique et apolitique. A cet égard, sous la dictature de Mobutu, il avait décidé de quitter le Zaïre pour éviter de troquer sa conscience intellectuelle contre des gains politiques.
Docteur en philosophie et lettres de l’Université de Louvain, en Belgique, il enseignait à l’Université nationale du Zaïre, actuelle UNIKIN, au campus de Lubumbashi, actuellement Université de Lubumbashi.
Mais en 1979, Valentin-Yves Mudimbe prit la voie de l’exil. Il sillonnera plusieurs pays d’Afrique et d’Europe occidentale avant de s’établir définitivement aux États-Unis. Il avait enseigné dans plusieurs universités américaines dont Haverford College, Stanford et à l’Université Duke.
Lire aussi IGF: La lutte contre les prédateurs financiers théorisée dans des ouvrages scientifiques
Son œuvre littéraire écrite en français était enseignée dans de nombreux pays africains dont la RDC, son pays d’origine.
On se souvient des romans intemporels tels que Entre les eaux. Dieu, un prêtre, la révolution (1973); Shaba deux : les carnets de mère Marie-Gertrude(1989); des mémoires telle que Carnets d’Amérique(1976) ou encore des essais dont « Humanisme et négritude », Présence universitaire, 14 (1964); « Orphée-noir », Congo-Afrique, 3 (1966) et « Civilisation et Église Catholique. Vers une “décolonisation» du catholicisme africain ? », Cahiers de religions africaines, 13 (1979).
Une production littéraire qui lui a valu la prestigieuse distinction de Grand prix catholique de littérature, en 1973, pour son œuvre «Entre les eaux. Dieu, un prêtre, la révolution ».
Malheureusement, force est de constater que les œuvres de ce grand écrivain congolais sont de moins en moins enseignées aux enfants congolais, au profit des œuvres venues d’ailleurs et parfois non adaptées aux réalités du pays et du continuent africain.
Junior Lomanga
