

L’ancien premier ministre Matata Ponyo, l’homme d’affaires sud-africain Christophe Grobler et l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo Deogratias Mutombo, ne se sont pas présentés à l’audience de ce mercredi 23 avril 2025 devant la Cour constitutionnelle dans l’affaire du parc agro industriel de Bukanga Lonzo pour diverses. Alors que le député national Matata a décidé de ne plus comparaître, conformément à la position exprimée par le président de l’Assemblée nationale, la Cour a décidé de poursuivre tous les prévenus par défaut.
La saga judiciaire de l’affaire Bukanga Lonzo n’en finit pas avec les rebondissements. A l’audience de ce mercredi, seul le ministère public s’est présenté devant les juges de la Cour constitutionnelle. Le prévenu Grobler ne s’est pas présenté en raison d’une maladie.
Matata Ponyo lui, a annoncé, lundi 21 avril 2025, qu’il ne se présenterait plus devant la Cour, pour se plier aux exigences de l’institution à laquelle il appartient.
« Ainsi, la plénière de l’Assemblée nationale, après avoir décrié la manière dont ces poursuites sont exercées, a décidé que la Cour constitutionnelle puisse se conformer à la procédure telle qu’édictée par la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale », a écrit le député national élu de Kindu dans une correspondance adressée au président de la Cour constitutionnelle.
Face à son absence, la Cour constitutionnelle a indiqué qu’elle n’est pas saisie par l’Assemblée nationale quant à ce.
« La Cour n’a pas connaissance d’une quelconque décision ou prise de position de l‘Assemblée nationale. Les députés peuvent parler, ils sont libres. Mais l’institution Assemblée nationale n’a pris aucune position, aucune décision parce qu’étant le sanctuaire de la démocratie, l’Assemblée nationale sait très bien que la teneur de l’article 151 de la constitution ne permettrait pas une telle position. L’indépendance du pouvoir judiciaire est consacrée et l’interaction entre institutions doit être respectée. Cet article dit très bien que l’Assemblée nationale ne peut ni donner d’injonction au pouvoir judiciaire, ni interférer dans les procès en cours », a expliqué Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle.
Le verdict fixé au 14 mai 2025
La haute Cour a décidé de poursuivre les prévenus par défaut et de rendre son verdict le 14 mai 2025.
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Le ministère public a requis 20 ans de travaux forcés pour chacun des trois prévenus, assortis de 10 ans d’ inéligibilité pour Matata et 5 ans d’inéligibilité pour Deogratias Mutombo ainsi que l’expulsion définitive du territoire congolais, de l’homme d’affaires sud-africain Christophe Grobler.
Dans cette affaire, l’ancien premier ministre Matata Ponyo et ses co prévenus sont poursuivis pour détournement présumé de fonds destinés au parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Jean Pérou Kabouira