
Alors que les initiatives internationales visant à résoudre la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo commencent à porter les fruits, avec notamment la signature de la déclaration conjointe de Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23 et la déclaration des principes de Washington entre la RDC et le Rwanda, l’aile dure de l’opposition politique non armée refuse d’être écartée du jeu.
Dans une déclaration conjointe publiée le 30 avril dernier, les opposants Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Joseph Kabila et Delly Sessanga ont mis la pression sur le président de la République, Félix Tshisekedi et sur les facilitateurs des pourparlers des États-Unis et du Qatar, ainsi que ceux de l’Union africaine, à soutenir le dialogue inclusif initié par l’Eglise du Christ au Congo et la Conférence épiscopale nationale du Congo (ECC-CENCO).
Ce quatuor, que l’on croyait pourtant incompatible a salué d’entrée de jeu, l’engagement constructif de l’UA, de l’État du Qatar , des États-Unis ainsi que du duo ECC-CENCO à trouver une résolution à la crise en RDC.
Il a noté que les déclarations conjointes signées entre la RDC et l’AFC/M23 le 23 avril dernier à Doha, d’une part, et entre la RDC et le Rwanda le 25 avril 2025 à Washington, d’autre part, « représentent une avancée significative, mais qu’elles ne constituent pas pour autant, une base suffisante pour une solution définitive et durable de la crise, vu qu’elles n’en abordent que les aspects extérieurs et militaires, au demeurant en défaveur de la RD Congo ».
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Fayulu, Katumbi, Kabila et Sessanga estiment qu’aucune initiative des pays amis et des organisations régionales ou internationales ne peut remplacer la recherche, par les congolais, des solutions à leurs problèmes.
A cet effet, ils rappellent le « pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble», initié par l’ECC et la CENCO.
Seule initiative congolaise inclusive
Notant avec satisfaction le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale territoire de chaque État signataire de la déclaration conjointe entre la RDC et le Rwanda, ils exigent le retrait du territoire congolais, de toutes les forces étrangères, ainsi que des mercenaires, afin de créer des conditions optimales pour le règlement des différends qui opposent les congolais par les congolais eux-mêmes.
« Relevons cependant que, pour être un vecteur de la construction de la paix et de la sécurité, l’intégration économique sous régionale doit s’ opérer dans le respect, tant de la souveraineté permanente de chaque pays sur ses richesses et ses ressources naturelles, que de la sauvegarde des intérêts économiques respectifs dans le développement et l’organisation des chaînes des valeurs et d’approvisionnement, et à ce titre, exigeons la publication des accords et arrangements pris en vue d’informer dans la transparence la nation toute entière», ont-ils écrit.
Après avoir plaidé pour le retour des personnes déplacées dans leurs lieux de résidence, ces quatre opposants ont réaffirmé leur appel à un dialogue interne.
« Proclamons en conséquence, qu’un dialogue interne est indispensable pour permettre aux congolais d’identifier les causes profondes internes et externes de la crise et de lui trouver des solutions pérennes; et à cet effet, réaffirmons notre soutien à l’initiative conjointe CENCO-ECC, qui a le triple mérite d’être, à ce jour, la seule initiative portée par des congolais, privilégiant un dialogue ouvert à toutes parties prenantes congolaises sans exclusivité, et soucieuse d’examiner la crise congolaise dans sa globalité, avec objectif: »la paix et le bien vivre ensemble» au Congo comme dans la sous-région», ont martelé Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Joseph Kabila et Delly Sessanga.
Junior Lomanga