
Le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA), longtemps critiqué pour son inactivité et son coût élevé, a tenu une session extraordinaire le 26 mai 2025. Dirigée par Joseph Olenghankoy, cette institution propose de jouer un rôle de facilitateur dans l’organisation d’un dialogue national inclusif, qu’elle considère comme indispensable pour résoudre la crise multiforme — politique, sociale, sécuritaire — qui secoue la RDC.
Considéré comme obsolète par certains congolais, budgétivore et même inutile par d’autres, le CNSA refuse de mourir.
Dans la déclaration finale de la session extraordinaire de ce lundi, il a exprimé des inquiétudes face à la montée des discours de haine, aux tensions communautaires et aux signes de fragmentation nationale.
Le CNSA appelle à une mobilisation autour de la tradition congolaise du dialogue et interpelle directement le président Félix Tshisekedi, l’invitant à prendre ses responsabilités constitutionnelles pour initier ce dialogue.
Citant les principaux pourparlers entre congolais tenus depuis 1960, le CNSA rappelle que la République démocratique du Congo est un pays qui a une longue tradition de dialogue .
« Au regard de ce qui précède, le CNSA estime que le dialogue s’impose comme la seule voie de sortie de la crise multiforme qui gangrène notre pays, les linges sales se lavent en famille, dit-on», indique la déclaration finale signée par Joseph Olenghankoy.
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Le CNSA place le président de la République Félix Tshisekedi devant ses responsabilités constitutionnelles, en lui demandant de réunir les congolais autour de ce dialogue national.
Toutefois, l’Institution créée à l’issue du dialogue inclusif et global de décembre 2016 de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) insiste sur le respect de la Constitution, de l’indépendance des institutions et du respect de la régularité de la tenue des élections.
Anny Kanyama
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