
Comme lors de la prise de Goma par les rebelles de l’AFC/M23, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a pris une mesure draconienne. Le président de cette institution d’appui à la démocratie, Christian Bosembe, a annoncé ce mardi 3 juin 2025, l’interdiction de la diffusion dans les médias de tout contenu lié au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ainsi que de propos et interviews de son président, Joseph Kabila.
C’est sur Top Congo FM, radio qui a sévèrement critiqué certaines de ses décisions, que le président du CSAC a annoncé la censure des propos de l’ancien chef de l’État, qui séjourne à Goma où il mène des consultations.
« Je vais annoncer à tous les journalistes et à ceux qui sont actifs sur les réseaux sociaux qu’à partir d’aujourd’hui, il est interdit aux journalistes et aux responsables des médias de diffuser, commenter ou relater les actualités liées au PPRD, ou de recevoir ses dirigeants. Il est interdit de relayer les propos ou les interviews de l’ancien président Joseph Kabila. C’est une grande décision, c’est pourquoi j’ai choisi de l’annoncer ici », a déclaré Christian Bosembe.
Le président du CSAC affirme qu’il ne s’agit pas d’une censure, ni d’une violation des droits.
C’est un coup dur de plus pour Joseph Kabila qui, sur base des accusations de complicité avec l’AFC/M23, a vu les activités de son parti politique être suspendues et ses immunités parlementaires de sénateur à vie levées à la demande de la justice militaire.
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Visiblement imperturbable, l’ex-chef de l’État s’est rendu à Goma après avoir prononcé un discours sur Youtube dont il nous est dorénavant interdit de mentionner le contenu. Nous ne pouvons pas non plus évoquer ce qu’il a fait et fait dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Les agents du CSAC crèvent de faim
Le CSAC a brillé par une série de mesures tout autant sévères depuis la résurgence de la guerre du M23. En janvier dernier par exemple, son président avait formellement demandé aux médias de ne pas parler de la chute de Goma et des activités des rebelles. Ce qui a valu à Christian Bosembe une avalanche de critiques.
Reste qu’à l’interne, les agents du CSAC sont confrontés à une grave crise sociale. Ceux qui sont censés faire le monitoring en vue de s’assurer du respect par les médias de cette instruction totalisent près de trois ans d’arriérés de salaire.
Junior Lomanga