Home Sécurité RDC : M23, FARDC et Wazalendo pointés du doigt par l’ONU pour des atrocités contre les droits humains

RDC : M23, FARDC et Wazalendo pointés du doigt par l’ONU pour des atrocités contre les droits humains

8 min read
0
0

Ils sont indexés dans le rapport d’une mission d’enquête diligentée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies en février dernier. Cette mission accuse les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), les Forces armées de la République démocratique du Congo(FARDC) et les Wazalendo, parties prenantes à la guerre qui sévit dans l’est de la RDC, d’avoir commis des atteintes aux droits humains et au droit international.

La présentation du rapport de ladite mission d’enquête est prévue en septembre prochain. En attendant, le Haut- commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, en a présenté une vue globale en marge de la 59 e session de cet organisme de l’ONU, à Genève, lundi 16 juin 2025.

Le rapport confirme le soutien du Rwanda au M23. Il y est fait état notamment du « mépris total apparent pour la protection des civils pendant et après les opérations militaires», lors de la prise de Goma en janvier dernier.

Le M23 est accusé d’avoir bombardé des zones civiles lors de son offensive sur Goma, d’avoir procédé à des arrestations arbitraires, détentions inhumaines, exécutions extrajudiciaires et des enrôlements forcés, y compris d’enfants.

« Le M23, soutenu par le Rwanda, a utilisé des armes lourdes lors de son offensive sur Goma en janvier, frappant des quartiers densément peuplés et des camps de personnes déplacées. Alors que les forces armées de la RDC se retiraient, il y a eu un effondrement total apparent du commandement, du contrôle et de la police militaire, tandis que les soldats de la RDC et les membres des milices wazalendo soutenues par la RDC tuaient, violaient et pillaient», a déclaré Volker Türk.

Il a révélé que les maîtres du chef-lieu du Nord-Kivu arrêtent non seulement de soldats, mais aussi de policiers et de civils et les détiennent jusqu’à ce jour dans des conditions inhumaines.

Lire aussi 
La RDC élue membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, gare aux arrestations brutales et aux tortures

« Après avoir pris le contrôle de villes et de villages, le M23 a procédé à des arrestations arbitraires de policiers et de nombreux autres civils, dont des enfants. Les combattants du M23 ont également capturé des soldats congolais et en ont forcé certains à rejoindre le M23. Des témoins ont déclaré à mon équipe que les personnes capturées étaient ​​et sont toujours détenues dans des conditions inhumaines dans des camps militaires, notamment à Rumangabo, et dans des lieux de détention informels. Nombre d’entre elles ont été enrôlées de force dans les rangs du M23 », a précisé le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Usage systématique de la violence sexuelle

Volker Türk a tenu à souligner que « des membres du M23 ont procédé à des exécutions sommaires et extrajudiciaires, en violation flagrante du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire ». Des faits constitutifs probablement des crimes contre l’humanité.

Dans la même catégorie 
Exigeant le retrait des RDF/M23, l’ONU institue une commission internationale d’enquête sur les crimes commis en RDC

En ce qui concerne les FARDC, il a fait savoir que « la Mission enquête également sur les allégations d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées de partisans présumés du M23 par les services de renseignement militaire des forces armées de la RDC ».

Il y a aussi des informations qui évoquent « un recours horrible à la violence sexuelle par toutes les parties au conflit au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, comme moyen de représailles contre les communautés, les proches des opposants présumés et les personnes d’autres groupes ethniques ».

Les Wazalendo, alliés des FARDC, ne sont pas épargnés. Ces jeunes volontaires sont accusés d’avoir procédé à des enlèvements arbitraires de civils pour leur extorquer de l’argent et d’avoir commis des exactions sommaires dans les zones qu’ils contrôlent.

Jean Pérou Kabouira

Lire également 
Situation des droits humains en RDC: à Genève, le gouvernement évoque l’adoption de plusieurs textes dont la nouvelle loi sur la presse
Load More Related Articles
Load More By Admin
Load More In Sécurité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Check Also

Mukoko Samba fait entrer le secteur financier privé dans la bataille pour la formalisation de l’économie informelle

Le vice-premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a o…