
A travers un post sur son compte X, le chef de travaux Flory Mapamboli, également député national, a fustigé la détérioration du système éducatif congolais. Un constat fondé au regard des faibles performances des étudiants congolais. Gros bémol : il s’est permis de comparer le niveau de ses étudiants de L1 (système LMD) à celui de son fils de 6 ans.
C’est la tendance du moment: des professeurs et enseignants se font photographier et filmer dans les auditoires, publient leurs photos dans les réseaux sociaux et exposent les étudiants, parfois sans masquer leurs visages.
Ces enseignants 2.0, qui ont généralement un deuxième métier, s’érigent souvent en critiques de l’enseignement. C’est le cas de Flory Mapamboli, qui a logiquement reconnu que le système éducatif de la République démocratique du Congo est en faillite.
« Notre système éducatif est en faillite. C’est une certitude. Lors de la dispense de mes enseignements de comptabilité financière aux étudiants de L1 (1er graduat), je m’en suis rendu compte, une fois de plus. Lorsque je compare mes anciens élèves de 3ème secondaire d’il y a près de 15 ans et les étudiants de 1ère licence actuels, je sens la différence», a-t-il fait remarquer.
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Ce constat est partagé par nombre d’enseignants d’un certain âge, qui alertent depuis des années sur la baisse continue de la qualité de l’enseignement à tous les niveaux, du primaire à l’université et, qui appellent à des réformes profondes.
Un manque de respect inacceptable
Sauf que la manière de l’exprimer a été jugée méprisante et insultante pour les étudiants. En effet, le chef de travaux Flory Mapamboli est allé trop loin, en comparant ses étudiants de première licence (LMD) avec son jeune enfant de six ans, qui vient probablement de commencer l’école primaire.
« Aujourd’hui, je suis obligé d’expliquer des choses très simples pendant des heures pour me faire comprendre. Je n’en fais pas autant pour mon fils de 6 ans», a-t-il affirmé, en épinglant outre la vétusté des infrastructures, le manque de pré-requis fondamental.
Une comparaison malvenue, mieux une insulte inadmissible envers ses étudiants. Mais ce que Flory Mapamboli feint d’ignorer, c’est qu’en 2025, dans beaucoup d’universités à travers le monde, un chef de travaux n’enseigne plus et que l’enseignant est en partie responsable du niveau d’application des apprenants.
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Bien plus, il aurait bien fait d’exposer ce qu’il a concrètement fait à l’Assemblée nationale, en tant qu’élu, pour contribuer à la réforme du système éducatif congolais.
L’élu de Kasongo Lunda est appelé à l’humilité et à prendre des initiatives dès la prochaine session parlementaire, en vue d’une amélioration significative du système éducatif congolais.
Junior Lomanga