
Né le 2 juillet 1925, Patrice Emery Lumumba aurait eu 100 ans le 2 juillet 2025. Alors que plusieurs organisations à travers le monde s’apprêtent à commémorer le centenaire de la naissance du père de l’indépendance de la République démocratique du Congo et héros national, aucun programme officiel ne semble prévu dans son propre pays.
Le député national Léonard She Okitundu, élu de Lumumbaville, propose au gouvernement de décréter une « année du Centenaire », afin d’organiser, en temps opportun et dans les meilleures conditions, une célébration à la hauteur de la grandeur du tout premier Premier ministre congolais.
Figure emblématique de la lutte anticolonialiste congolaise et africaine, Patrice Emery Lumumba demeure mondialement reconnu et respecté.
Assassiné le 17 janvier 1961, sa mémoire continue d’être honorée.
En RDC, une ville a été spécialement créée en hommage à son engagement et à sa mémoire.
Élu de cette ville située dans la province du Sankuru, le député national Léonard She Okitundu a adressé une correspondance à la Première ministre Judith Suminwa Tuluka concernant le centenaire de Patrice Lumumba.
« Excellence, lui a-t-il fait savoir, de nombreux pays, organisations, associations et mouvements internationalistes à travers le monde s’apprêtent à honorer, le 2 juillet 2025, la mémoire de cette figure de proue de la libération de l’actuelle République démocratique du Congo, dont la renommée dépasse largement les frontières nationales. »
Il a attiré l’attention de la cheffe du gouvernement sur le fait qu’à dix jours de cette date hautement symbolique, rien d’officiel — à sa connaissance — n’a encore été prévu pour marquer cet événement.

Une situation justifiable notamment par la guerre d’agression rwandaise, qui capitalise les efforts du gouvernement, engagé sur plusieurs fronts.
Sur le plan diplomatique par exemple, plusieurs membres du gouvernement parcourent le monde. Des intenses activités qui coûtent énormément au gouvernement.
C’est dans ce contexte que s’inscrivent les négociations menées depuis de mois à Washington en vue de la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Ce, sans compter d’autres négociations menées dans le cadre du deal avec les États-Unis sur les minerais critiques de la RDC.
« À mon humble avis, reconnaît She Okitundu, la situation géopolitique délicate que traverse actuellement la République peut légitimement expliquer cette carence. »
Cependant, il fait remarquer que rien entreprendre risquerait de faire croire à une volonté de banaliser ou de minimiser le centenaire de la naissance de celui qui a sacrifié sa vie pour la libération du peuple congolais du joug colonial belge.
Cet élu du peuple estime toutefois que préparer cet événement dans la précipitation comporte un fort risque d’organisation bâclée.
« Partant, je prends ma liberté de vous proposer, humblement, une porte de sortie à ce dilemme, en guise de solution de compromis, celle de proclamer la période allant du 2 juillet 2025 au 2 juillet 2026 « Année du Centenaire ». Ce qui donnerait le loisir au gouvernement de se rattraper en organisant cette célébration dans cette tranche annuelle, à un date propice, dans les meilleures conditions possibles et dignes de notre Héros national », suggère Léonard She Okitundu.
Cette proposition de l’ancien chef de la diplomatie congolaise constitue, sans doute, une solution idéale qui permettrait au gouvernement, s’il la prend en compte, de ne pas manquer cet événement à forte portée symbolique et historique.
Robert Djanya