C’est le ministre de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale, Roger Samuel Kamba, qui l’a affirmé lors d’un briefing spécial de presse animé conjointement avec le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le lundi 14 juillet 2025. Les deux membres du gouvernement ont dressé l’état des lieux de la situation épidémiologique du mpox et du choléra en République démocratique du Congo.
Depuis le début de l’année 2025, l’épidémie de choléra frappe durement le pays. Les statistiques du ministère de la Santé donnent une idée de l’ampleur de la propagation : plus de 45.000 cas ont été enregistrés, dont 2.085 pour la seule 27ᵉ semaine.
D’après Roger Kamba, cette propagation s’est accélérée à partir de la 16ᵉ semaine. Il a révélé, ce qui est particulièrement préoccupant, que le taux de létalité national est estimé à 3 %, avec des pics pouvant atteindre 9 % dans certaines zones, notamment à Kinshasa.
En temps normal, a-t-il rappelé, le taux de mortalité lié au choléra en RDC se situe autour de 2 %, pour une moyenne de 1.000 cas enregistrés chaque semaine.
« Au jour d’aujourd’hui, nous sommes arrivés pour cette semaine à 2085 cas concernant le choléra (…) Je rappelle que la position géographique de notre pays et son environnement l’exposent à de nombreuses épidémies. Nous sommes en train de gérer une zoonose appelée Mpox et nous sommes aujourd’hui confrontés à une résurgence du choléra », a déclaré le ministre de la Santé publique.
Il s’est toutefois voulu rassurant, affirmant que l’épidémie peut être contenue, sous certaines conditions.
« La situation est jugée grave mais maîtrisable. Le choléra est une maladie évitable et traitable, à condition d’agir vite et collectivement », a tempéré Roger Kamba.
Recommandations des autorités sanitaires
Le gouvernement appelle la population, sur l’ensemble du territoire national, à suivre scrupuleusement les consignes des autorités sanitaires. Ces dernières recommandent notamment d’éviter l’automédication, de boire ou de préparer les aliments uniquement avec de l’eau traitée, et d’observer rigoureusement les règles d’hygiène, dont le lavage systématique des mains avant les repas ou après un passage aux toilettes.
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« Un petit mot sur le choléra pour rappeler que c’est une maladie causée par une bactérie qui entraîne essentiellement deux signes. Ces deux symptômes, c’est vraiment peut-être le message le plus important que les gens devraient retenir : ce sont la diarrhée et les vomissements. C’est une diarrhée très profuse et des vomissements très profus aussi, qui peuvent malheureusement entraîner le décès très rapidement, parce qu’on se vide littéralement », a souligné Roger Kamba.
Se rendre immédiatement au centre de santé en cas de symptômes
Insistant sur l’importance d’une prise en charge rapide, incluant notamment la réhydratation et l’administration d’antibiotiques, le ministre de la Santé publique a exhorté la population à se rendre sans immédiatement dans le centre de santé le plus proche en cas d’apparition de symptômes.
Il a néanmoins mis en garde contre l’abus de médicaments contre la diarrhée, qui peuvent retenir les toxines dans l’organisme et, par conséquent, aggraver l’évolution de la maladie.
Quant à la répartition géographique de l’épidémie, il a indiqué que la Tshopo, le Sud-Kivu, le Maniema et la Mongala figurent en tête des 17 provinces officiellement touchées.
Francis Otshudi
