Les soupçons de soutien du Kenya à l’AFC/M23 sont désormais confirmés. Par une ordonnance présidentielle, William Ruto a nommé un consul général à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, une province partiellement occupée par cette rébellion appuyée également par le Rwanda. Une décision perçue comme une provocation diplomatique, qui révolte plus d’un Congolais attaché à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.
Proche de son homologue rwandais Paul Kagame, le président kényan William Ruto n’a jamais caché sa haine vis-à-vis du Congo et des Congolais.
C’est d’ailleurs à Nairobi que l’Alliance Fleuve Congo (AFC), vitrine politique du M23, avait été lancée en décembre 2023 par Corneille Nangaa, Bertrand Bisimwa et leurs acolytes.
Face aux protestations de Kinshasa, Ruto avait justifié l’organisation de ces activités subversives contre un État étranger au nom de la liberté d’expression dans son pays. Depuis, les relations entre la RDC et le Kenya se sont progressivement dégradées.
C’est dans ce contexte que le président congolais, Félix Tshisekedi, avait décliné le sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est(EAC), convoqué en janvier dernier dans la capitale kényane.
Il avait accusé Ruto, qui pilotait le processus de paix dit de Nairobi, d’avoir « pris fait et cause pour le Rwanda ».
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La nomination de Judy Kiaria Nkumiri comme consul général à Goma lui donne raison et marque ainsi un tournant. Cet acte hautement symbolique confirme que, outre le Rwanda — reconnu comme principal parrain de l’AFC/M23 — d’autres pays d’Afrique de l’Est soutiennent également cette rébellion.
Reste à savoir quelle sera la riposte de Kinshasa, alors que le Kenya est solidement implanté en RDC, notamment à travers Equity BCDC, TMB et Kenya Airways.
Jean Pérou Kabouira
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