Le procès de l’ancien président Joseph Kabila se poursuit devant la Haute Cour militaire. La phase des plaidoiries a débuté le jeudi 21 août 2025. Lors de cette audience, les parties civiles – la République démocratique du Congo ainsi que les provinces du Nord et du Sud-Kivu – ont demandé à la Cour de condamner le prévenu au paiement de 21 781 787 261 USD à titre de dommages et intérêts.
Dans leurs conclusions, les avocats des parties civiles ont soutenu que Joseph Kabila serait en réalité un ressortissant rwandais du nom d’Hyppolite Kanambe, adopté par l’ancien président Laurent-Désiré Kabila. Ils ont, de ce fait, sollicité la requalification de l’infraction de trahison en celle d’espionnage.
Selon leur argumentation, ce n’est qu’après la mort de son père adoptif que l’accusé aurait pris le nom de Kabila, précédé du prénom chrétien Joseph. Cette identité lui aurait été attribuée, affirment-ils, par le professeur Ngoy Mukena afin de lui permettre de prêter serment en 2006.
Concernant l’accusation d’espionnage, les avocats des parties civiles reprochent à Joseph Kabila d’avoir soutenu l’armée rwandaise ainsi que les rebelles du M23 dans la déstabilisation de l’Est de la RDC. Un appui qui aurait entraîné, selon eux, d’énormes dégâts et préjudices pour le pays, aussi bien sur le plan humain, matériel que financier.
Parmi les conséquences directes, ils ont évoqué les massacres de populations civiles, les destructions et dégradations d’infrastructures, la perte des recettes publiques ainsi que le pillage des ressources naturelles.
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Les parties civiles précisent qu’elles n’ont pas encore évalué les préjudices liés aux vies humaines perdues et se réservent le droit de fixer ultérieurement un montant.
Joseph Kabila est poursuivi pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, complot et apologie du terrorisme. Absent du territoire national, il est jugé par défaut. Son parti politique, le PPRD, continue de dénoncer ce qu’il qualifie de procès politique.
Anny Kanyama

