La problématique des embouteillages à Kinshasa a de nouveau été longuement abordée lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 3 octobre 2025. Dans une note d’information, le vice-premier ministre, ministre des Transports, voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a exprimé son agacement face à la complexité de ce fléau récurrent dans la capitale congolaise, tout en présentant une série de mesures censées y remédier.
Il attribue ces embouteillages notamment à la croissance démographique, à l’inadéquation entre le réseau routier et le système actuel de transport — incluant motos, tricycles et véhicules — ainsi qu’à la forte concentration des activités dans la commune de la Gombe.
« Par ailleurs, certains tronçons du réseau primaire sont discontinus. Des sections du réseau secondaire sont déconnectées et forment des impasses. La Police de circulation routière, en déficit d’effectifs, ne parvient pas à imposer la discipline nécessaire. Le non-respect du Code de la route par des nombreux conducteurs et l’absence de sanctions efficaces ou encore l’absence d’une régulation adaptée contribuant au chaos sur les rues, sont autant des causes de cette situation à tout le moins démasqués », a expliqué Jean-Pierre Bemba, selon le compte-rendu de la 61e réunion du Conseil des ministres.
Il a ensuite rappelé les mesures déjà prises pour améliorer la circulation à Kinshasa. Il a notamment cité le récent déploiement d’un dispositif mixte regroupant la PCR, la 14e région militaire, la CNPR (Commission nationale de prévention routière) et le gouvernement provincial de Kinshasa ; la mise en place d’une brigade routière pour pallier l’insuffisance des effectifs de la PCR ; l’amélioration des infrastructures routières ; le désengorgement de la chaussée ; ainsi que la réorganisation de la circulation.
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Estimant ces mesures encore insuffisantes, le ministre des Transports a proposé au gouvernement de nouvelles actions à moyen et long termes. Il s’agit notamment de la création d’aires de repos sécurisées pour les chauffeurs le long de la RN1 ; de la réorganisation de la circulation via l’aménagement d’espaces dédiés aux points de chargement (arrêts) pour les bus, taxis et motos, en supprimant les stations d’essence aux principaux ronds-points ; de l’interdiction de la circulation des tricycles et motos sur la RN1 et autres grandes artères ; de l’homologation des véhicules en circulation, avec une limite d’âge fixée à 15 ans à l’importation, accompagnée d’une inspection obligatoire avant embarquement ; de la finalisation du tronçon ferroviaire entre la Gare centrale et l’aéroport international de N’djili en vue de relancer le train urbain ; ainsi que de la rédaction d’un nouveau Code de la route pour remplacer celui en vigueur depuis 1978.
À en croire Jean-Pierre Bemba, c’est cette panoplie de mesures qui pourrait apporter une solution durable à la problématique des embouteillages à Kinshasa. Mais en attendant, la situation semble bien partie pour perdurer.
Junior Lomanga

