À quelques semaines de l’expiration du moratoire autorisant des expatriés à exercer dans le petit commerce et le commerce de détail, le gouvernement s’active pour garantir une régulation définitive. C’est dans ce cadre que le vice-premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a donné le coup d’envoi, ce mercredi 8 octobre 2025, dans la salle bleue de l’Hôtel du gouvernement, des travaux de révision du cadre réglementaire sectoriel.
Dans son discours d’orientation, il a rappelé que le moratoire autorisant certaines personnes de nationalité étrangère à exercer dans le petit commerce et le commerce de détail, qui expirera le 15 novembre prochain, avait été décidé par le gouvernement comme mesure transitoire en attendant une régulation adaptée.
« Ce moratoire, qui a été instauré pour assurer une transition progressive et encadrée, arrive à son terme, ce qui appelle une action concertée, réfléchie et responsable afin de garantir une régulation claire, équilibrée et conforme à l’intérêt national, tout en tenant toute ambiguïté sur cette question sensible », a déclaré le vice-premier ministre, ministre de l’Économie nationale.
Il a expliqué que l’objectif poursuivi par le gouvernement est d’assurer l’effectivité de l’exclusivité du petit commerce et du commerce de détail aux citoyens congolais, sans perturber le climat des affaires.
« Les travaux que nous ouvrons aujourd’hui visent à réviser le cadre réglementaire relatif à l’exclusivité du petit commerce et du commerce de détail en faveur des Congolais. L’objectif est de réaffirmer la volonté du Gouvernement d’assurer l’effectivité de cette exclusivité, tout en veillant à préserver le climat des affaires et le pouvoir d’achat des populations. C’est cet équilibre qu’il faut réaliser », a précisé Daniel Mukoko Samba.
Les participants aux travaux planchent principalement sur le projet révisé du décret fixant les mesures conservatoires relatives à l’exercice du petit commerce et du commerce de détail ; le projet d’arrêté définissant le commerce de détail à forte intensité de capital, afin de préciser les secteurs ouverts aux opérateurs étrangers ; ainsi que le projet d’arrêté fixant les seuils des bénéficiaires et les quantités autorisées dans les activités de gros, de demi-gros et de détail.
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Le vice-premier ministre de l’Économie nationale les a encouragés à proposer des mécanismes efficaces de suivi et de contrôle destinés à garantir le respect et l’application effective des nouvelles dispositions sur le terrain.
Il leur a fait savoir que les résultats issus de cet atelier seront déterminants.
« Ils permettront de doter notre pays de textes cohérents, consensuels et adaptés aux réalités actuelles, assortis de mécanismes clairs de mise en œuvre. À ce titre, vos contributions seront essentielles pour consolider la souveraineté économique de la République, en soutenant les initiatives locales, les entrepreneurs, et les emplois », a martelé Mukoko Samba.

Les travaux de cet atelier s’articulent autour de quatre sous-commissions, chacune investie d’une mission précise. La première planche sur la révision du projet de décret relatif aux mesures conservatoires encadrant le petit commerce et le commerce de détail. La deuxième examine le projet d’arrêté définissant les secteurs du commerce de détail accessibles aux opérateurs étrangers.
La troisième se consacre à la mise à jour du texte fixant les marges bénéficiaires applicables aux activités de gros, de demi-gros et de détail. Quant à la quatrième, elle est chargée d’élaborer des mécanismes efficaces de suivi et de contrôle visant à garantir l’exclusivité du petit commerce aux nationaux.
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Le vice-premier ministre, ministre de l’Économie nationale a invité les participants à aborder les débats avec rigueur, assiduité et un profond sens du patriotisme.

Ces assises se tiennent jusqu’au mardi 14 octobre 2025. Elles rassemblent des experts du secrétariat général à l’Économie nationale, des représentants des ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce extérieur, ainsi que de la COPEMECO, de l’Intersyndical du commerce, du Syndicat des vendeurs et commerçants du Congo et de plusieurs autres structures partenaires.
Anny Kanyama

