C’est désormais officiel : Paul Biya, 92 ans, rempile pour un huitième mandat à la tête du Cameroun. Le Conseil constitutionnel l’a proclamé, ce lundi 28 octobre 2025, vainqueur de l’élection présidentielle organisée le 12 octobre dernier. Pendant que Biya collectionne les mandats, son homologue ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, attend à son tour l’officialisation de son quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire.
Le président sortant et candidat du Mouvement démocratique populaire camerounais (MDPC) l’a emporté avec 53,66 % des suffrages, devançant son principal opposant Issa Tchiroma Bakary, crédité de 35,19 %. Selon le Conseil constitutionnel, le taux de participation s’élève à 57,76 %.
Les autres candidats, Cabral Libii, Bello Bouba Maïgari, Tomaïno Ndam Njoya et Joshua Osih, ont recueilli respectivement 3,41 %, 2,45 %, 1,66 % et 1,21 % des voix. Les autres prétendants n’ont pas franchi la barre de 1 %.
Le “vieux lion » gagne toujours
Au pouvoir depuis quarante-trois ans, Paul Biya a, une fois de plus, triomphé. Comme à son habitude, il a été proclamé vainqueur face à son ancien ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, qui avait pourtant revendiqué la victoire avant la proclamation officielle. L’opposant affirme avoir obtenu 55 % des suffrages selon ses propres compilations.
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Avant lui, d’autres figures de l’opposition, comme John Fru Ndi (1992) et Maurice Kamto (2018), avaient déjà contesté la victoire de Biya. À chaque fois, le “vieux lion” gagne toujours et reste à la tête du Cameroun.
En attendant l’éventuelle victoire d’ADO en Côte d’Ivoire
À défaut d’obtenir satisfaction par les urnes, Issa Tchiroma Bakary pourrait se tourner vers la rue pour tenter d’inverser le cours des choses face à celui qui règne sur le Cameroun depuis 1982.
Pendant ce temps, un autre “doyen” du continent s’apprête à être, lui aussi, reconduit. Il s’agit d’Alassane Dramane Ouattara (ADO), dont le pays, la Côte d’Ivoire, a organisé sa présidentielle le samedi 25 octobre.
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Moins âgé que Biya mais tout aussi indéboulonnable, le dirigeant ivoirien de 83 ans, au pouvoir depuis 2011, est donné grand favori d’un scrutin disputé sans ses principaux adversaires, dont son prédécesseur Laurent Gbagbo.
Les premiers résultats partiels créditent le candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) de scores écrasants dans plusieurs départements, souvent supérieurs à 90 %.
Le quatrième mandat tend les bras à ADO.
Décidément, la retraite politique n’est pas africaine.
Pami Halele
