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83% des congolais désapprouvent le recensement général de la population avant les élections de 2023 ( Sondage)

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Par Sondage Les Points

83% des congolais rejettent le  recensement général de la population avant les élections de 2023

Entre le recensement général de la population et les élections générales prévues en 2023, les congolais ont fait leur choix. Un peu plus de 8 habitants de la République Démocratique du Congo sur 10 désapprouvent l’idée d’organiser le recensement de la population avant les prochaines élections. C’est l’un des principaux enseignements à retenir de notre sondage spécial réalisé spécialement dans 30 principales villes du pays.

La question fait débat dans l’opinion publique depuis plusieurs jours. Pro et anti recensement défendent leurs positions dans les médias. Les uns disent qu’il faut conditionner la tenue des scrutins de 2023 par l’organisation d’un recensement général de la population. Les autres estiment qu’il faut commencer par les élections. Tous prétendent parler au nom du peuple. Sondage Les Points a donné la parole à ce peuple, le Souverain primaire au nom de qui et pour qui les décideurs politiques agissent.

Les points focaux de notre institution à travers le pays ont été mobilisés. Au regard de l’importance du sujet, plusieurs facteurs ont été pris en compte dans le choix de l’échantillon. En gros, ce sont de congolais âgés de 18 ans ou plus, issus de toutes les catégories sociales, habitant la ville de Kinshasa  et les chefs-lieux de provinces qui ont été soumis à un questionnaire méticuleusement conçu. Parmi les questions qui leur ont été posées, il y a notamment celles-ci : « Etes-vous pour ou contre l’organisation du recensement général de la population congolaise avant les élections de 2023 ? » ;  «s’il faut choisir une de ces deux opérations à organiser en priorité, laquelle choisiriez-vous ? »

C’est un sondage qui prouve  sans doute que quand la population congolaise dit non à quelque chose, c’est difficile de lui faire changer d’avis. Pour cause, en 2015, les congolais de tous âges et de toutes les couches sociales avaient affronté la police dans les rues de Kinshasa et de quelques villes à travers le pays pour dire non au projet de loi qui devait conditionner la tenue de l’élection présidentielle qui était initialement prévue en 2016 par l’organisation du recensement général de la population.

A tort ou à raison, ils maintiennent leur position six ans plus tard. A la majorité écrasante, la population s’oppose à l’idée du recensement général de la population avant 2023. Les 83% des congolais qui se disent opposés à ce projet qui semble faire du chemin dans certains états-majors politiques, y voient une manœuvre qui tendrait à retarder la tenue des scrutins prévus en 2023.

Les fonds font défaut

53% de ces « opposants » au recensement avertissent sur le danger de créer d’autres tensions et crises à travers le pays ; 18% évoquent le risque d’un recensement bâclé étant donné que selon eux, la RDC n’aurait pas la logistique nécessaire pour ce faire et, 29% redoutent le risque de trucage des résultats du recensement pour des fins électoralistes.

Là où tous parlent le même langage, c’est au niveau où ils affirment qu’il ne serait pas possible d’organiser le recensement général de la population et respecter l’échéance des élections de 2023.

En clair, les 83% des congolais qui préfèrent les élections à la place du recensement ne sont pas du tout opposés  à cette opération dont la dernière s’est tenue en RDC, alors Zaïre, en 1984. Ils soutiennent plutôt qu’elle soit repoussée au-delà de 2023. Parmi leurs arguments, on peut citer entre autres le budget exorbitant du recensement (350 millions USD selon l’Office National d’Identification de la Population, ONIP en sigle). Ils soulignent que non seulement ce budget mettra le gouvernement en difficulté pour réaliser son programme d’action mais aussi et surtout, aucune ligne budgétaire n’a été réservée au recensement général de la population dans la loi des Finances de l’exercice 2021. Et, même si on venait à l’inscrire dans la loi des finances de l’exercice 2022, ils voient mal comment Congo Kinshasa sera en mesure de mobiliser 350 millions USD et plusieurs autres centaines de millions de dollars pour les élections en une année et demie.

En contrario, une petite frange de la population,  représentant 10% de l’échantillon soutient l’organisation du recensement général de la population avant les élections de 2023. Leurs arguments : le recensement permettrait  de savoir qui est congolais et qui ne l’est pas pour savoir qui doit voter et qui ne doit pas voter ;  il permettrait  au futur gouvernement d’élaborer un programme d’action qui tient compte des indicateurs démographiques fiables.

Enfin, 7% de la population congolaise disent n’avoir pas de choix. Leur argument principal ?- Tant le  recensement général de la population que les élections ne pourront selon eux,  apporter des réponses aux difficultés chroniques de survie des congolais. A chacun son opinion.

Sondage Les Points

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