La visite d’État du président congolais, Félix Tshisekedi, en Allemagne a eu une résonance très sécuritaire. Après son tête-à-tête de plus de deux heures avec le chancelier fédéral Olaf Scholz, dimanche à Berlin, leurs délégations respectives ont eu une séance de travail au cours de laquelle elles ont traité des questions relatives à la coopération économique et à la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo.
« Les Allemands ont réaffirmé leur attachement à la souveraineté de la RDC et dénoncé la présence militaire rwandaise en territoire congolais. Nous avons insisté sur le fait que les déclarations, c’est bon, mais l’action, c’est encore mieux », a déclaré le vice-premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala.
Il a soutenu qu’il faut accroître les pressions sur le Rwanda en brandissant des sanctions.
« Il faut, a-t-il précisé, que le Rwanda assume ses responsabilités comme nous le faisons vis-à-vis des groupes armés avec lesquels nous avons signé, pour certains, des accords de désarmement ».
Le protocole d’accord entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda sur l’exploitation des matières premières a également été évoqué.
A ce sujet, le chef de la diplomatie congolaise a fait la mise au point ci-après :
« Nous leur avons dit que s’ils tiennent à cet accord avec le Rwanda qui ne produit pas les matières premières stratégiques dont ils ont besoin, mettons-nous d’accord sur les mécanismes de traçabilité qui vont nous garantir qu’on ne touchera pas aux produits qui viennent de la RDC ».
Outre la sécurité, d’autres questions qui ont fait l’objet des discussions entre les deux parties sont notamment l’accroissement des investissements privés, du climat des affaires et la mise en valeur des ressources naturelles de la RDC.
Après l’Allemagne , le président Félix Tshisekedi entame ce lundi une visite officielle en France. Le programme de cette visite est chargé. Il est prévu entre autres, sa participation à une cérémonie à l’Hôtel des Invalides, suivie de visites au Sénat et à l’Assemblée nationale où il va échanger avec leurs présidents, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet. La journée se conclura par un vernissage du livre du Président au Collège des Bernardins.
JPK
