Home Politique Célestin Twite, la plaque tournante des rétro-commissions au ministère de l’économie?

Célestin Twite, la plaque tournante des rétro-commissions au ministère de l’économie?

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Son nom ne vous dit presque rien mais c’est l’une des personnalités qui maitrisent mieux tout ce que vous avez entendu ces dernières années au sujet de rétro-commissions soutirées de dizaines de millions de dollars appartenant aux opérateurs pétroliers.  La dernière affaire en date est celle du paiement de 80 millions de dollars américains sollicité et obtenu en faveur des pétroliers par la Ministre de l’Economie Nationale, Acacia Bandubola auprès de la Rawbank.

 Des documents top secrets auxquels Alternance.CD et Le Journal ont eu accès constituent des indices sérieux de l’implication présumée de ce haut cadre de l’Administration publique dans la présumée main mise d’un groupe de dirigeants sur un peu plus de 12 millions de dollars revenant de droit aux opérateurs pétroliers. Explication.

Les économistes vous parleront d’un montage financier savamment conçu pour se partager des millions de dollars sur plusieurs années. C’est en quelque sorte le travail qu’aurait réalisé Célestin Twite, actuel Secrétaire Général à l’économie nationale. Tout remonte en 2017, à l’époque du gouvernement Bruno Tshibala. Alors Directeur Coordonnateur des études et planification, il est nommé, avec Georges Yamba, alors Conseiller chargé des questions stratégiques et financières, dans la commission chargée d’examiner les modalités de paiement des créances certifiées au 31 janvier 2017 des sociétés pétrolières sur l’Etat.

Le rapport de cette commission daté du 6 juillet 2017 serait à la base de tout ce que l’on déplore depuis deux ans  au sujet des prétendus détournements de millions de dollars dus aux opérateurs pétroliers en République Démocratique du Congo. Entre temps, Célestin Twite est devenu incontournable dans toutes les opérations non seulement à cause de son statut de Secrétaire Général à l’économie mais aussi et surtout de ses accointances non élucidées avec les différents ministres de tutelle.

Une source interne croit savoir que c’est ce haut cadre de l’administration qui détiendrait toutes les stratégies pour bouffer des millions de dollars de rétro commission sans se faire prendre. Malheureusement pour lui, rien ne se serait passé comme prévu dans l’affaire du détournement présumé des 12 millions sur les 80 millions de dollars appartenant aux pétroliers qui fait l’actualité.

Les zones d’ombre…

Pour la petite histoire, le 22 janvier 2021, la ministre de l’économie, Acacias Bandubola, à la suite d’un ordre de Désiré Cashmir Kolongele, alors Directeur de Cabinet ai du Président de la République, a sollicité  un emprunt auprès de la Rawbank pour payer la dette de 80 millions dus aux sociétés pétrolières. Dans son courrier daté du 19 mars 2021 portant affectation de ce montant, il est indiqué notamment que l’argent est reparti dans le cadre du paiement de la créance des sociétés pétrolières arrêtée au 30 juin 2020. Gros souci, le 30 juin est un jour férié en RDC et à ce titre, on se demande logiquement comment et pourquoi des officiels auraient-ils choisi cette date pour se réunir afin de traiter un sujet si sensible.

Dans la même lettre, Acacias Bandubola a demandé à son collègue des Finances « d’instruire la Rawbank de procéder au décaissement de ces fonds ». Selon plusieurs sources concordantes, 15% de ces 80 millions de dollars,  soit 12 millions de dollars auraient fini dans les poches et les comptes non des opérateurs pétroliers, mais des individus sous forme de rétro commission.

C’est justement à ce niveau que Célestin Twite aurait commis une grave erreur qu’il pourra regretter durant toute sa vie. En effet, d’après nos sources, après s’être partagé les 12 millions de dollars, il aurait reçu l’instruction de remettre à chaque agent de son administration la petite somme de 100 USD, ce qu’il n’aurait pas apprécié au motif que ça allait susciter des questions. Il aurait par la suite pris la décision de déposer la somme de 250 000 USD restante au compte de la Ministre de l’économie, ce qui aurait alerté l’IGF et d’autres services que l’on dit actuellement très regardants sur tous les mouvements dans les comptes bancaires des officiels.

D’autre part, il faut noter que contrairement à ce qui se dit, le ministère de l’économie nationale n’a pas qualité de certifier les dettes publiques (créances des opérateurs pétroliers). Cette tâche relève de la compétence du ministère du Budget, qui a été étonnement ignoré.

Aussi, il nous revient d’apprendre que l’équité n’aurait pas été au rendez-vous dans la répartition du manque à gagner aux opérateurs pétroliers. Notez par exemple qu’alors que les dettes de l’Etat envers certaines sociétés auraient été empirées en 2018, ces sociétés ont curieusement bénéficié de plusieurs millions de dollars dans la répartition faite par la Ministre de l’Economie nationale. Dans la même logique, GENAPEP (le groupe de petits opérateurs pétroliers)  a reçu moins d’argent que d’autres sans que l’on dise clairement à quel moment l’Etat s’est endetté auprès d’autres sociétés plus qu’auprès de ces opérateurs.

Aux dernières nouvelles, un bénéficiaire présumé de ces rétro-commissions serait en train de construire un immeuble de cinq niveaux dans un quartier chic de Kinshasa. Un  journal proche du dossier a révélé que cette personnalité revient de Dubaï où elle aurait acheté des matériaux de construction d’environ 400.000 dollars américains. Ah, l’argent des congolais vraiment! Nous allons y revenir.

Junior Lomanga

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