Conformément à l’exigence 4.8 de la norme ITIE( Initiative pour la Transparence des Industries Extractives), la République démocratique du Congo a publié son rapport portant sur la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2016.
Dans le cadre des activités de vulgarisation de ce rapport, le Secrétariat Technique de l’ITIE-RDC a organisé, en partenariat avec la coalition « Publiez ce que vous payez »(PCQVP), une réunion de dissémination de ce rapport auprès des journalistes membres de l’Union Congolaise de femmes des Médias et de Médias pour la Transparence ce mardi 27 août 2019.
Le Rapport ITIE portant sur l’année fiscale 2016 révèle que les revenus générés par le secteur extractif ont totalisé un montant de 1, 13 milliards de dollars pour les recettes minières et 115 millions de dollars de recettes pétrolières. Ce sont 264 entreprises minières et 11 entreprises pétrolières qui ont été prises en compte.
Ce rapport a été simplifié dans un format d’une trentaine de pages dans le but de favoriser un débat public.
En parcourant ce document, on remarque que les entreprises pétrolières et minières ont contribué aux exportations dans l’ordre de 98 % alors qu’au budget de l’Etat, elles n’ont participé qu’à 18 %.
Pour maître Jean-Claude Katende, Président de la Coalition « Publiez ce que vous payez » et membre du Comité Technique de l’ITIE-RDC, cette situation est anormale et reflète la corruption qui gangrène le secteur minier en RDC.
« Nous sommes en-dessous des critères fixés par le Fonds Monétaire International (FMI) pour être qualifié d’un pays minier. Il faut dire que le secteur extractif a encore beaucoup de problèmes », a-t-il regretté.
En guise de solution, il recommande aux entreprises publiques et privées de fournir des efforts pour améliorer leur transparence et la gouvernance.
Il a fait remarquer que compte tenu de la faible contribution des entreprises minières au budget de l’État (en dessous de la barre de 20% fixée par le FMI), la RDC a cessé d’être un pays minier.
Outiller les journalistes sur l’ITIE
Au cours de cette réunion de dissémination du rapport ITIE 2016 auprès de journalistes, Gilbert Deningaidi, expert à l’ITIE-RDC a présenté deux exposés. Le premier a porté sur « l’introduction à l’ITIE » et le second sur « l’introduction à la Norme ETIE 2019″.
Dans sa première présentation, il a notamment expliqué aux chevaliers de la plume et du micro les objectifs de l’ITIE; son importance; son mécanisme; sa chaîne de valeur de la mise en œuvre; les étapes de sa mise en œuvre et l’historique de l’ITIE-RDC.
Dans sa dernière présentation, il a présenté entre autres les innovations apportées à la Norme 2016 par la Norme ITIE 2019.
Il s’agit notamment des exigences 6.1 et 6.4 concernant les déclarations environnementales. Elles consistent concrètement à la divulgation des paiements, par les entreprises extractives, des paiements environnementaux significatifs, des informations contextuelles liées à l’environnement et l’encouragement à divulguer les informations sur la gestion et le suivi de l’impact environnemental.
Les indicateurs de la qualité d’un rapport ITIE
De son côté, Maître Jean-Claude Katende a axé sa présentation sur les indicateurs de la qualité d’un rapport ITIE. Ces indicateurs sont la régularité, la rapidité, la matérialité, la fiabilité des données ; la couverture, la justification des écarts; la désagrégation, la compréhensibilité et l’accessibilité.
A l’en croire, c’est conformément à ces exigences que le résumé du Rapport ITIE-RDC 2016 a été traduit dans les quatre langues nationales. Il invite ceux qui désirent lire l’intégralité du rapport à le consulter sur le site internet www.itierdc.net.
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