La ville province de Kinshasa n’est pas épargnée par la vague des pétitions qui hantent les autres provinces du pays. Le président de l’Assemblée provinciale de la capitale congolaise, Gode Mpoyi, est visé par une pétition signée par une dizaine des députés provinciaux.
Cette pétition qui s’ajoute à de nombreuses autres enregistrées ça et là constitue un des signes de mal portance des provinces de la République Démocratique du Congo.
Le 11 décembre 2019, le Président de la République, Félix Tshisekedi avait haussé le ton, à l’occasion du deuxième Forum national sur la décentralisation, pour fustiger l’instabilité des institutions provinciales.
« Le spectacle auquel nous assistons actuellement dans nos provinces est désolant. Nous ne pouvons pas comprendre surtout dans les provinces où il y a des violences, qu’il y ait des intérêts politiques et mesquins des individus qui tentent de déstabiliser ces institutions provinciales. C’est inadmissible et absolument pas acceptable », avait déploré le Chef de l’État.
Il avait pris le soin de rappeler que « la décentralisation est l’expression de la confiance faite au peuple qui doit prendre son destin en main en participant activement à la définition de la mise en œuvre des politiques de développement ».
Et si on supprimait les Assemblées provinciales ?
Quinze mois plus tard, force est de constater que les institutions de près de la moitié des provinces du pays sont instables. Si certains gouverneurs, à l’instar de ceux de l’Ituri, Maniema et Nord-Ubangi ont été littéralement sauvés par le Vice-premier ministre en charge de l’intérieur, qui les a réhabilités après leur destitution par les assemblées provinciales, d’autres doivent leur maintien à l’implication de notabilités de leurs provinces respectives. C’est le cas d’Atou Matubuana du Kongo Central et Joseph Stéphane Mukumadi du Sankuru.
Les présidents des Assemblées provinciales n’ont pas été épargnés par l’épidémie des pétitions qui frappe les provinces. Ceux du Kongo Central et du Haut-Katanga en ont été victimes.
La paralysie du fonctionnement des instituons provinciales qui s’en est suivie dans certaines provinces a fourni tous les prétextes nécessaires aux gouverneurs pour justifier leur inaction. C’est compréhensible quand on sait que les conflits avec les exécutifs provinciaux d’une part et avec les bureaux de leurs organes délibérants d’autre part, constituent une aubaine pour les députés provinciaux.
Du coup, il est devenu urgent que le législateur revoie, en cas de révision constitutionnelle, la question de la décentralisation. Pour une certaine opinion, les Assemblées provinciales ne servirait à rien et par conséquent, il serait économiquement juste et politiquement judicieux de les supprimer toutes.
ALT.