
Célébrée sous le thème « Engages-toi, engageons-nous », la 8 ème édition du festival Amani(la paix en Swahili) a vécu, du 4 au 6 février 2022 à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Cet événement culturel organisé chaque année en vue de rassembler les peuples de la région des Grands Lacs sur un avenir commun dans la paix a été célébré malheureusement dans un contexte qui ne cadre pas avec ses objectifs.
Le jour même où la délégation officielle du gouvernement de la République, conduite par le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya s’est rendue à Goma, on enterrait une cinquante de victimes de l’attaque du site des déplacés de Plaine Savo dans la chefferie de Djugu, en territoire de Djugu, province de l’Ituri, par des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO). Des congolais ont fustigé le fait que des officiels ont préféré « aller fêter à Goma » au moment où Djugu enterrait ses morts « sans aucun représentant du gouvernement central ».
Présents à ce rendez-vous culturel, des jeunes des pays des Grands Lacs ont sollicité un engagement des dirigeants africains pour le maintien de la paix afin d’encourager ce festival. Car, l’un des acquis du festival Amani c’est le désenclavement culturel. Et cela doit être à l’avantage de la jeunesse africaine. « L’on ne doit pas continuer à célébrer la paix sans la paix », a clamé un jeune de Goma.

Le festival Amani constitue un espace propice où les communautés essayent de briser les limites ethno-tribales et régionales afin de promouvoir la paix. Un accompagnement et engagement des Chefs d’Etats africains est donc sollicités par ces jeunes épris de la paix et abandonnés par ses dirigeants en fuite des responsabilités.
Pour ce faire, les jeunes africains victimes des terrorisme à répétition, même à travers des rendez-vous culturels, ne cessent de cogiter sur des stratégies pour sortir du gouffre. Ils sont toujours à la recherche du bonheur.
En République Démocratique du Congo, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, la paix est célébrée depuis des années mais elle tarde à devenir effective.
Qu’à cela ne tienne, des ONG et des mouvements citoyens tel que la Lutte pour le Changement (LUCHA) espèrent que ce festival va permettre de récolter la mentalité de la jeunesse face aux réalités de la vie à l’Est de la RDC, marquée notamment par l’insécurité.
Jules Ntambwe