Home Politique Identification et rencensement de la population en RDC: Un conseiller de Fatshi entretient la confusion avec un cabinet maffieux

Identification et rencensement de la population en RDC: Un conseiller de Fatshi entretient la confusion avec un cabinet maffieux

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Après le lancement, le 10 novembre dernier, du Système Nationale d’Identité Digitale (SNID), l’opinion s’interroge sur les raisons qui peuvent bien avoir conduit le Conseiller du Chef de l’Etat chargé du numérique de jeter tout un pays dans les bras d’un acteur aussi douteux qu’est le cabinet d’audit Ernst&Young et associés.

Beaucoup de congolais sont étonnés de ce choix. D’abord parce que ce cabinet d’audit n’a aucune expérience en matière d’identification et de recensement et, surtout parce que ce cabinet traîne une réputation proche de la maffia.
Il suffit de jeter un coup d’œil à sa carte de visite pour s’en rendre compte.

Pas plus tard que le mois de juin 2020, Ernst & Young et associés était encore empêtré dans un scandale de falsification des comptes pour un client. Mais ce n’est pas le seul haut fait d’arme de ce cabinet au profil douteux.

En parcourant les annales, on se rend très vite compte que ce cabinet avance à coup de scandales bancaires et financiers. Les « Paradis papers » révèlent l’implication supposée de Ernst&Young dans plusieurs montages financiers douteux.

Depuis 1996, Ernst & Young est presque chaque année, cité dans des scandales. Quand on prend ce capelet de scandales, on ajoute au fait que ce cabinet n’a pas d’expertise avérée dans le domaine de l’identification, on ne peut que s’inquiéter car, comme le dit un adage, qui a bu boira.

Du point de vue logique et rationnel, rien ne milite faveur de ce choix. Tout comme il est aussi étonnant de voir cette incursion permanente du Conseiller Migisha dans le domaine qui relève exclusivement du Gouvernement.

Lors du lancement du SNID, Dominique a annoncé que le SNID va procéder au recensement et à la délivrance de la carte d’identité. Pourtant, ce sont bien là les attributions du Gouvernement.
En effet, au terme du Décret n° 011/48 du 3 décembre 2011 portant création et fixation des statuts d’un Etablissement public dénommé « Office National d’Identification de la Population » (ONIP) , le législateur confie clairement à l’ONIP les missions d’identification systématique de la population, de constitution et d’entretien d’un fichier général de la population, de délivrance d’une carte d’identité nationale et d’autres imprimés produits à partir du fichier général de la population.
D’où vient alors que, tout d’un coup comme un oiseau de proie, le SNID fond sur les missions de l’ONIP ? Quel est l’intérêt aujourd’hui de dédoubler les structures pour un même objectif ? Pourquoi le Vice-Premier Ministre de l’intérieur se tait alors qu’il est censé défendre les organismes sous-tutelle ? Aucune rationalité ne peut valablement répondre à ces questions.

Conseiller spécial du Chef de l’Etat chargé du numérique, M. Dominique Migisha se croit fondé de fourrer son nez partout même là où il n’est pas concerné, oubliant que le rôle d’un conseiller du Chef de l’Etat, c’est juste de donner des avis éclairés pour permettre à ce dernier de prendre les bonnes décisions. La question est de savoir pourquoi lui, un conseiller à la Présidence, veut piloter les opérations de digitalisation et informatisation des services publics en lieu et place du ministère des PT-NTIC?
Bien plus, pourquoi le marché de la digitalisation des affaires foncières et de l’identification de la population le préoccupent plus ?

Comment mettre la main sur le pactole de l’ONIP ? La scène s’est jouée en trois étapes. D’abord, créer une structure qui pourrait s’infiltrer subrepticement dans les compétences de l’ONIP. Pour cela, il fallait amadouer le Vice-premier ministre chargé de l’intérieur et très vite, un arrêté est signé pour créer le Système national d’identité digitale (SNID), faisant fi de l’existence de l’ONIP qui pourtant avait déjà été qualifié pour cette tâche. Ainsi donc, le Vice-premier ministre embarque sans se poser trop de questions alors qu’il a l’obligation de protéger d’abord les structures sous sa tutelle. Il se jette corps et âme dans cette nouvelle aventure qui risque de plomber l’action de l’ONIP. Ensemble, ils vont recruter Ernst&Young.

Au moment où la République démocratique est en train de vouloir s’engager sur la voie de l’Etat de droit, il est malheureux de constater que ceux-là qui sont censés aider le Chef de l’Etat à faire du pays un Etat respectable sont en train de ramasser des personnages décriés ailleurs.

Gode Kalonji

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