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Union sacrée : Le spectre des tensions entre coalisés refait surface

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L’Union sacrée de la Nation, la nouvelle coalition formée autour du Président Félix Tshisekedi semble être aussi fragile que la défunte coalition FCC-CACH. Quelques jours après la publication du gouvernement Sama Lukonde, les tensions sont redevenues vives entre les coalisés. Explication.

Le compromis recherché durant plus de deux mois pour trouver un consensus autour de la composition du gouvernement de l’Union sacrée de la Nation  n’en est pas un. Même si aucun regroupement politique parmi la  vingtaine des regroupements représentés dans ce gouvernement n’a fait de déclaration contraire, le mécontentement est perceptible dans bien de regroupements.

Se camouflant derrière l’argument de non représentativité de certaines provinces, de personnalités connues commencent à exprimer poliment ce qui se chuchoterait  dans leurs états-majors politiques.  Parmi elles, des leaders politiques originaires notamment du Kongo Central, de l’Equateur et du Maindombe, qui dénoncent soit la petite part du gâteau attribuée à leur province, soit carrément la non représentation de celle-ci.

Moins diplomatiques, de députés nationaux, 138 au total, se sont attirés les railleries de l’opinion nationale en se plaignant de n’avoir pas été récompensés à la hauteur de leur implication pour le basculement de la majorité présidentielle.

Selon un d’entre eux qui s’est confié à Alternance.CD sous couvert d’anonymat, des émissaires de la  « haute hiérarchie » seraient entrés en contact avec les têtes de gondole de cette « mutinerie » pour tenter de les calmer. Vont-ils réussir à les faire taire ? Rien n’est moins sûr.

Toutefois, il se chuchote dans certaines officines politiques que les députés nationaux mécontents du partage des responsabilités dans le gouvernement attendent de ferme pied le Premier Ministre Sama Lukonde le jour de l’investiture du gouvernement. Pour refuser de l’investiture ? « On ira pas jusque-là, mais nous ne sommes plus prêts à faire de cadeaux aux gens qui se montrent si ingrats », répond notre interlocuteur, qui se plaint du fait que selon lui, le Président ai de l’UDPS et 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund ne le prendrait plus au téléphone depuis qu’il a appris qu’il fait partie du « collectif des députés révolutionnaires », du nom que ce sont donné les 138 députés mécontents de la composition du gouvernement.

Une union bâtie sur les sables

C’est dans ce contexte d’incertitude et de méfiance que le Haut Représentant du Président de la République, Kitenge Yezu, a sorti de l’artillerie  lourde dans les réseaux sociaux, en mettant les députés nationaux devant leur responsabilité. « La personnalité =garde-robe du moi. Le courage est comme 1 muscle qui prend la force à l’usage. Gardez le meilleur, rejetez le pire. Dissolution ou pas est votre unique responsabilité. De temps en temps Félix (ndlr Président de la République) rappelle les forces tapies dans son cœur », a-t-il tweeté.

Cette sortie médiatique brutale réveille les souvenirs d’échanges musclés par presse interposée et dans les réseaux sociaux durant deux ans entre les pro Kabila et les pro Tshisekedi du temps de la coalition FCC-CACH.

Ce qui avait conduit le Chef de l’Etat, après avoir « subi des humiliations », à mettre fin à la coalition qu’il formait avec le camp politique de son prédécesseur Joseph Kabila. Reste à savoir si Félix Tshisekedi sera prêt à subir d’autres « humiliations » pour sauver l’Union sacrée de la Nation.

Dans tous les cas, la réaction de 138 députés dits « révolutionnaires » laisse à penser que « Fatshi Béton » a bâti  l’Union sacrée de la Nation sur les sables. Sauront-t-ils supporter son poids ? Les prochains jours nous en diront plus.

ALT.

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