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Election présidentielle: Noël Tshiani ou le syndrome Oscar Kashala

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Ces deux hommes partagent plusieurs points de similitude. Ils sont tous des originaires de la République démocratique, l’un et l’autre résident aux Etats-Unis d’Amérique depuis des longues années, travaillent dans des institutions internationales et  affirment avoir des projets ambitieux pour développer leur pays d’origine. Le Premier  a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain et il séjourne depuis quelques jours à Kinshasa. Le second n’a plus remis ses pieds en RDC depuis sa défaite à l’élection présidentielle de novembre 2006 et semble avoir pris du recul par rapport au microcosme politique congolais. L’autre point qu’ils partagent en commun est le fait qu’ils sont tous mal connus pour l’écrasante majorité de la population congolaise mais pas que. Noel Tshiani et Oscar Kashala excellent en promesses et se sont au moins une fois fait passer pour des victimes d’intimidation de la part du régime de   Joseph Kabila. Rappel des faits.

Le 16 juillet 2018, les  réseaux sociaux s’enflamment d’un message dont l’auteur n’est autre que Noel Tshiani, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle. « Mes bagages ont été dévalisés et j’ai perdu plus de 90 kilos, y compris le dossier de ma candidature à la présidentielle du 23 décembre… », pouvait-on lire sur le mur de l’ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale.

Celui qui prétend avoir un « plan Marshal pour sortir la RDC de l’enfer » dénonce à cette occasion un acte qu’il qualifie d’ « honteux et effroyable » et dit que ce qu’il venait de subir à l’aéroport international de N’djili  confirme qu’il est plus qu’urgent que l’alternance politique intervienne.

Depuis lors, ses sorties médiatiques tournent essentiellement sur ce vol présumé de son dossier, lui qui s’est dit obligé de reprendre à zéro le dossier de sa candidature. On l’entend rarement parler de son plan de développement estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars, encore moins de sa prochaine campagne électorale. Tient-il toujours à présenter sa candidature ? On n’en sait rien. Tout ce dont est sûr, ce qu’il dit reconstituer son dossier. Ses sympathisants espèrent qu’il le terminera en temps pour déposer sa candidature.

Ce « vol » rappelle les tracasseries dont s’était dit victime Oscar Kashala pendant la campagne électorale de 2006.

En effet, lors d’un meeting tenu le 15 juillet 2006, le fonctionnaire de la compagnie de biotechnologie « Cambridge Biotech Corporation » avait dénoncé des « tracasseries administratives » dont son parti, l’UREC aurait été victime en évoquant notamment la « saisie » de son matériel de  campagne à la douane.

Ses proches parlaient à l’époque,  d’une dizaine d’hélicoptères qui auraient été interdits de voler dans  l’espace aérien congolais.    Le principal intéressé avait aussi affirmé que ses téléphones et ceux de son équipe de campagne avaient été mis sous écoute.

Freddy Matungulu sur les traces d’Oscar Kashala 

D’autre part, après la publication des résultats, le candidat malheureux Oscar Kashala aurait quitté précipitamment l’hôtel Memling où il avait établi son quartier général, laissant ses collaborateurs dans une situation inconfortable (certains  ont dû puiser dans leurs économies personnelles pour payer leur séjour dans cet hôtel). Son parti a par la suite été accusé d’avoir introduit des mercenaires.

Comme l’attestent leurs histoires personnelles, visiblement ces deux acteurs politiques congolais font peur, trop peur au pouvoir de Kinshasa au point qu’on ne veut pas leur laisser le temps de s’organiser.

Si Oscar Kashala a réussi à déposer sa candidature et à battre sa campagne électorale avec les promesses et les résultats que l’on connait, il est difficile au stade actuel d’affirmer que Noel Tshiani sera candidat.

Au cas contraire, la population congolaise pourra compter sur un autre ancien fonctionnaire international, Freddy Matungulu qui, a lui aussi résidé durant des décennies aux Etats-Unis.

Ancien haut fonctionnaire du Fond Monétaire International,  il tient coute que coute à se porter candidat malgré le fait que son parti politique, Congo Na Biso (CNB)  est déserté par la quasi-totalité de ses cadres.

Ces derniers fustigent entre autres,  les ingérences intempestives de sa famille biologique dans le fonctionnement du parti, le manque de cohérence de leur leader ou encore le déficit de moyens financiers pour le financement des   activités du parti.

Signe que rien ne marche dans cette petite formation politique de l’opposition, son siège de la fédération de la Tshangu a été scellé faute de payement de loyer. Nous y reviendrons prochainement.

RD44

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