La désignation des candidats à l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale et le choix des membres du deuxième gouvernement du mandat de Félix Tshisekedi ne passionnent pas que le microcosme politique.
Au-delà du casting, qui ne laisse pas indifférente l’opinion, c’est l’avenir politique du Chef de l’État qui se joue. Au dessus de tout, c’est le combat politique de l’UDPS et la mémoire de son fondateur, feu patriarche Étienne Tshisekedi qui sont en jeu.
Deux ans après l’élection du candidat du parti historique de l’opposition en RDC, qui promettait le changement radical, et qui répétait que ses alliés du FCC bloquaient la réalisation de sa vision, la providence lui a donné l’occasion de se rattraper.
Deux ans se sont passés. Il n’y a pas eu que ses alliés qui ne répondaient pas à sa vision. Certains membres de son parti politique aussi. Qu’ils soient membres du parlement, membres du gouvernement ou mandataires publics. Eux aussi ont déçu. Maintenant qu’il a la majorité confortable à l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi a les mains vides pour décider en âme et conscience du choix des candidats de son camp au bureau de l’Assemblée nationale.
On parle de Christophe Mbosso pour occuper le poste de Président du bureau définitif et de Jean Marc Kabund pour être premier vice-président. Si le premier, ancien mobutiste et député sous Kabila est réputé plus pragmatique qu’ idéologique, le second n’a pas sa langue dans la poche et souvent, il en abuse. Face aux enjeux de l’heure, n’y aurait-t-il pas mieux que ce duo pour diriger la chambre basse du parlement ? S’il était vivant, le Sphinx de Limete laisserait-t-il d’autres têtes chevronnées de l’UDPS au placard pour sortir un tel ticket? Difficile de le dire. Mais ce dont on est sûr, c’est que Fatshi joue gros!
Son parti politique, ses nombreux nouveaux alliés et bien plus, la population congolaise ne lui pardonneront jamais si le nouveau bureau de l’Assemblée nationale ne se montre pas à la hauteur.
Bannir la complaisance…
Et le profil des futurs ministres? Là aussi, le Chef de l’État devra ouvrir grandement les yeux. Ses services devront l’aider à passer au peigne fin le profil et le parcours de chaque candidat qui lui sera proposé par son parti et ses alliés.
D’aucuns pensent qu’il devra privilégier des technocrates capables d’aller jusqu’au bout de leur mission, même si leurs réformes s’avèrent impopulaires. Des technocrates de la carrure de François Mwamba, qui ont ajouté une dimension politique sont ainsi plébiscités.
En revanche et c’est pour son intérêt, Félix Tshisekedi devra rejeter la politique à l’ancienne qui voudrait que les plus en vue au parti soient d’office ministres.
A cela s’ajoutent les critères de la probité morale et du charisme. Ce, car le gouvernement sortant regorge des membres qui ont jeté de l’opprobre à la fonction de Ministre. C’est le cas de ceux qui baignent dans l’affairisme criant ou d’un Vice-ministre dont la légèreté était devenue un sujet de raillerie sur les réseaux sociaux.
RD44/ALTERNANCE.CD