Home Economie Calvaire des femmes et filles dans des mines artisanales : La CSDH interpelle le gouvernement

Calvaire des femmes et filles dans des mines artisanales : La CSDH interpelle le gouvernement

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A travers un communiqué publié ce mercredi 30 mars 2022, la Coalition pour la Sauvegarde des Droits Humains(CSDH) a tiré une sonnette d’alarme aux autorités de la République démocratique du Congo, en les appelant à résoudre la situation de l’exploitation économique de la femme dans les sites miniers. Elle a réagi aux enquêtes menées sur les sites Zolazola et Kabingu en territoire de Walungu, province du Sud-Kivu, qui ont révélé des conditions inhumaines de travail auxquelles sont soumises environ 1 350 femmes et filles.

« La Coalition pour la Sauvegarde des Droits Humains déplore ces faits qui décrivent un tableau sombre en matière de protection des droits des femmes. Elle note que plusieurs droits de ces femmes et filles sont violés au quotidien, notamment : le droit à un travail décent et une rémunération juste, le droit à la santé, le droit à un environnement sain, le droit à une vie de famille. Ces cas ne sont qu’un échantillon mais la situation des femmes et filles travaillant dans les mines artisanales dans toutes les provinces du pays sont quasiment identiques », s’est désolé David Ndango, Directeur de programme de la CSDH dans ledit communiqué.

Situation catastrophique

D’après les enquêtes, les femmes travaillent dans ces sites miniers pendant de longues journées allant parfois de 6 heures à 18 heures. Du point de vue économique, ce travail est une véritable exploitation de la femme par les négociants et les propriétaires des puits.

Pour une journée pleine de travail, ces femmes dont la plupart ont des familles nombreuses à nourrir, toucheraient chacun entre 2.000 et 4.000 FC. Les déchets de minerais qui leur sont remis en échange du transport et du nettoyage sont achetés à vil prix par les négociants.

Cette situation les condamne à travailler indéfiniment dans la mine, étant donné qu’elles n’ont pas la capacité de se constituer une petite épargne pour une activité alternative plus saine et moins risquée pour leur santé et leurs familles.

En outre, elles sont exposées, d’une part, à des maladies multiples liées à la promiscuité et à l’insalubrité des logements de fortune qu’elles érigent pour leurs campements. D’autre part, à la fatigue chronique consécutive au transport des lourdes charges.

Les sites d’exploitation minière, apprend-t-on, sont en outre des lieux sans loi où les filles et femmes subiraient des abus de toutes sortes comme les viols et l’exploitation sexuelle.

Ce qui est à l’origine d’une forte prévalence du VIH et des infections sexuellement transmissibles.

Une étude a d’ailleurs montré que le taux de contamination au VIH est 4 fois plus élevé dans les sites miniers que dans le reste de la société congolaise.

C’est ce qui pousse la Coalition pour la Sauvegarde des Droits Humains à déplorer ces faits qui décrivent un tableau sombre en matière de protection des droits des femmes.

Elle note que plusieurs droits de ces femmes et filles sont violées au quotidien. Elles sont privées notamment du droit à un travail décent et une rémunération juste, le droit à la santé, le droit à un environnement sain, le droit à une vie de famille.

Ces cas ne sont qu’un échantillon mais la situation des femmes et filles travaillant dans les mines artisanales dans toutes les provinces du pays sont quasiment identiques.

Cri d’alarme aux décideurs

Touchée par ces conditions macabres de la femme dans des mines, la Coalition pour la Sauvegarde des Droits Humains rappelle au Président de la République, de tenir sa promesse faite dans le Lualaba: celle d’offrir aux creuseurs miniers artisanaux des conditions de travail dignes et humaines.

Elle appelle en effet le gouvernement de la République à offrir à ces femmes et filles des activités alternatives saines et rentables.

« Au Parlement, nous recommandons de prendre des mesures législatives contre toutes les formes d’exploitation économique de la femme, notamment dans les sites d’exploitation minière (…) Il est temps que des mesures fortes soient prises pour éviter l’exploitation économique et les différents abus subits par les femmes dans les mines du Kivu et de la RDC en général », Indique cette coalition », indique-t-on.

Jules Ntambwe

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