Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est dans le viseur de l’opposition républicaine légitime. Ce regroupement politique dirigé par l’évêque Pierre-Honoré Kazadi Ngube Ngube l’accuse de violation intentionnelle intempestive de la Constitution et des autres lois du pays.
Parmi les faits qui corroborent ses accusations, il cite entre autres ce qu’il considère comme la réinstauration d’un régime dictatorial, notamment en autorisant que le drapeau de son parti politique, l’UDPS se hisse dans des édifices et places publiques de plusieurs villes du pays en lieu et place du drapeau national ; des initiatives privées qu’il considère comme anti constitutionnelles ; la suspension de la circulation dans certaines villes au moment de l’exécution de l’hymne de son parti en lieu et place de l’hymne national.
C’est dans une déclaration politique faite ce mardi 25 août 2020 à Lubumbashi que, le chef de file de l’opposition républicaine légitime en RDC a craché ses vérités au Chef de l’Etat. Dès l’entame, il a pris le soin de rappeler à Félix Tshisekedi que tant que la situation actuelle du pays ne s’améliore pas, il ne cessera de tirer la sonnette d’alarme et ne s’empêcherait pas d’analyser scrupuleusement sa gestion passée, actuelle et à venir. Ce, en raison du fait qu’en tant que Président de la République, il avait prêté serment de respecter la Constitution. « Dans le monde entier et depuis que différents gouvernements existent ailleurs, nous constatons avec amertume que vous êtes le tout premier Président de la République qui autorise qu’un drapeau d’un parti politique qui vous est cher dont l’UDPS soit hissé avec tout pouvoir par vos militants. Arrêtant même la circulation des personnes et des véhicules en pleine ville et cela avec hymne de l’UDPS entonné, au moment où tous savent qu’il n’y a qu’un seul drapeau national, symbole de la patrie », proteste l’opposition républicaine légitime.
Pour montrer l’ampleur de la situation, elle soutient que même pendant la dictature du règne de feu Président Mobutu, aucun jour les militants du MPR, parti Etat, n’avaient hissé le drapeau de ce parti à la place du drapeau national du Zaïre. « D’où, nous en tant qu’opposition républicaine légitime, demandons au Parlement national d’initier des actions contre vous pour mettre fin à ces actes de violation et de barbarie constatés dans le chef de vos militants UDPS et dont vous êtes l’autorité morale et initiateur de ces ordres », a indiqué Mgr Ngube Ngube.
Des griefs retenus contre l’UDPS
Se présentant comme « sentinelle du peuple », l’opposition républicaine légitime en RDC note avec amertume que des militants de l’UDPS se sont rendus coupables, avec la bénédiction selon elle de leur autorité morale, d’incitation à la haine ; outrage aux autorités établies ; crimes économiques ; destruction méchante ; usurpation des fonctions officielles ; injures publiques et entretien d’une milice. Plus grave, elle note que les membres de l’UDPS ont refusé d’obtempérer aux instructions du Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaire coutumières, Gilbert Kankonde, lui-même membre du parti présidentiel. « Ce n’est pas dire qu’il était incompétent non, il a fait son travail selon ses attributions et a prodigué plusieurs conseils sages aux différentes bases de l’UDPS du grand Katanga. Malheureusement, il n’a pas été ne sera jamais écouté et considéré en tant que ministre vu qu’il est membre de votre parti UDPS. Vos militants ne lui accordent aucune valeur », a précisé Mgr Ngube Ngube.
Face à cette attitude qu’elle assimile à de la barbarie, l’opposition républicaine légitime en RDC conseille vivement au Président de la République « d’observer scrupuleusement la constitution et les lois du pays » ; de respecter les autres institutions du pays dont le parlement, le Gouvernement et les cours et tribunaux et de « mettre fin à la grave crise qui oppose les Kasaiens et les Katangais du grand Katanga, précisément du Lualaba et du Haut-Katanga ». a ce propos, elle fait état de « dégâts causés par la bande UDPS entre autres, tuerie, viol, injures, etc ».
Elle demande aussi au Président de la République de « descendre personnellement au Lualaba et au Haut-Katanga » pour « mettre fin à des actes de barbarie causés par des militants de l’UDPS ».
Prenant à témoin la communauté tant nationale, sous-régionale, régionale qu’internationale, ce regroupement politique prie avec insistance le Chef de l’Etat d’agir sans délai. Il exige par ailleurs la fin des arrestations arbitraires, intimidations et menaces au pays. « Nous constatons avec regret que le mode de gestion de votre parti politique UDPS est différent. Ailleurs, c’est le sommet qui décide et la base exécute, tandis que chez vous, c’est la base qui décide anarchiquement et le sommet applique aveuglement », a conclu Mgr Ngube Ngube.
ALT.