Et si le qualificatif de « minables » employé par un politique connu correspondrait bien à certains chevaliers de la plume de la République Démocratique du Congo? En voyant le comportement de Joël Cadet Ndanga, on est tenté de se poser cette question. Sauf que ce dernier bien qu’ayant passé beaucoup d’années dans dans la presse, semble ignorer les abécédaires de ce métier.
Pas étonnant quand on sait qu’en RDC le journalisme est devenu un fourre-tout, une sorte de métier de rattrapage où ceux qui ont été formés dans d’autres domaines viennent chercher à se cacher du chômage.
Journaliste de formation et de profession, qui a appris la récolte, le traitement et la diffusion de l’information à l’IFASIC, Patrick Lokala a passé sa première nuit au cachot du parquet de Kinshasa/Matete. Sa faute ? Avoir dénoncé, le plus officiellement du monde, auprès de la Commission de discipline de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), les insultes publiques de Joël Cadet envers un doyen, le confrère Joachim Diana, au sortir d’une émission de débat politique sur CCTV.
La vidéo de ses insultes vulgaires était devenue virale sur les réseaux sociaux.
Saisie, la commission de discipline de l’UNPC, tristement dirigée par le même Joël Cadet, l’y a momentanément débarqué, le temps de l’entendre et de le confronter avec son accusateur, qui justifie sa démarche par le souci de sauver l’honneur de la corporation.
Depuis, Joël Cadet n’aurait cessé de prétendre qu’étant bien introduit à la Présidence de la République, il allait « corriger ce petit » qu’il accuse d’être manipulé par ceux qu’il présente comme ses « adversaires au sein de l’UNPC ».
De la parole à l’acte, ce patron de presse a négocié l’arrestation et la détention de son confrère Patrick Lokala.
Dans la corporation, c’est la consternation générale. Les journalistes ont du mal à réaliser que le Président de la commission de discipline de leur corporation soit passé outre le règlement qui veut qu’un litige professionnel avec ou entre journalistes soit d’abord jugé et tranché par le tribunal des pairs avant d’envisager l’aspect pénal.
Pourtant, apprend-t-on, c’est ce mardi 30 mars 2021 que l’UNPC a prévu de rendre sa décision sur l’affaire opposant Patrick Lokala à Joël Cadet, auteur rappelons-le, des insultes vulgaires à l’endroit d’un doyen qui l’a mis KO et réduit à sa plus légère expression sur le plateau de CCTV.
C’est dire que de par son refus de suivre la procédure exigée, ce journaliste dont on ignore s’il a réellement un diplôme en journalisme ou en communication montre la voie à suivre aux politiques pour « punir » ses confrères journalistes dont les critiques leur font mal. Regrettable!
La balle est maintenant dans le camp de la justice qui doit statuer sur la plainte de Joël Cadet. D’ores et déjà, Patrick Lokala se dit serein et déterminé à aller jusqu’au bout.
Alternance.cd se joint aux autres journalistes réellement formés en journalisme et/ou en communication et véritablement professionnels, pour dénoncer ce comportement de Joël Cadet Ndanga.
ALTERNANCE.CD