L’attente du gouvernement Sama Lukonde aura été très longue. Sa publication peut être comparée à un accouchement par césarienne. Finalement, il a été révélé le lundi 12 avril 2021. Après l’avoir attendu durant près de deux mois, la population a maintenant de nombreuses attentes dans tous les secteurs de la vie nationale. Dans sa conférence de presse qui a suivi la publication du gouvernement, le Premier ministre Sama Lukonde a fixé les priorités de son équipe.
Les 56 nouveaux ministres dont 14 femmes, 11 ministres reconduits et 80% des nouveaux visages devront batailler dur pour répondre aux défis qui les attendent. Dans sa conférence de presse tenue au salon rouge de l’hôtel du gouvernement, Sama Lukonde s’est réjoui de la représentativité « qualitative » des femmes, qui occupent notamment une Vice-primature, 10 ministères, 1 ministère délégué et 3 vice-ministères.
Les priorités de ce gouvernement sont entre autres, l’instauration de la paix, la sécurité particulièrement dans l’Est, la santé, l’éducation de base, les réformes dans le domaine fiscal, l’industrie, l’entrepreneuriat ou encore le processus électoral.
C’est dire que le gouvernement Sama Lukonde a du pain sur la planche. Telle est la situation générale de la patrie de Lumumba et Mzee. Ayant pourtant suscité beaucoup d’espoirs à l’égard du peuple, Tshisekedi fils se recherche encore, et encore. Tous les feux sont rouges.
C’est le désespoir qui s’est installé dans le cœur des paisibles citoyens congolais qui marchent actuellement sans boussole. C’est la misère qui règne là où le Chef de l’Etat a promis, lors de sa prestation de serment, de mettre « le peuple au centre de tout ».
Un écart terrible s’est dessiné entre les années de la kabilie et celles de Fatshi dans la hausse des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Le trésor public a déboursé des milliards de francs congolais pour gérer les consultations et autres manœuvres politiciennes pour meubler l’Union sacrée de la nation. Pendant ce temps-là, la situation sécuritaire, sociale et économique devient de plus en plus alarmante. A quand la paix durable dans la partie Est du pays ? Entend-t-on ça et là. L’éducation des enfants est presqu’ à l’abandon. Triste sort.
A ce sujet, la Banque Centrale du Congo a laissé entendre qu’elle va procéder au paiement des frais de fonctionnement des écoles publiques à partir de ce lundi. Comme pour dire que la gratuité de l’enseignement de base peine à se stabiliser depuis la prise du pouvoir de « Fatshi béton » jusqu’à ce jour. Le Gouvernement Sama doit absolument se démarquer des autres Gouvernements avant lui.
Parlant de sa sortie, la patience du peuple congolais aura ainsi atteint le paroxysme. Le peuple meurtri, le peuple affamé, le peuple déprimé et médusé, n’attend plus rien de ses dirigeants qui ont semblé privilégier leurs propres intérêts notamment, dans le partage des responsabilités.
Selon la FAO et le PAM, un Congolais sur trois ne mange pas à sa faim faute d’une agriculture responsable. A Kinshasa, les routes sont dans un état déplorable et honteux. Outre cette souffrance, la mégestion de la pandémie de coronavirus en RDC, aura été parmi les causes de la souffrance des congolais. Pendant ce temps, ceux qui ont une parcelle du pouvoir et leur entourage inondent les réseaux sociaux avec des images de leurs soirées festives dans les palaces de la capitale. Où va-t-on ?
Par ailleurs, en dépit des réformes électorales qui débutent cette semaine avec l’examen de la proposition de la loi organique sur la CENI, certains gouvernants d’aujourd’hui risquent d’être à la merci des populations demain. D’ores et déjà, ils doivent s’attendre au vote sanction dans l’avenir. Qui sait ? Le pouvoir n’appartient-il pas au peuple ? C’est à ce dernier que reviendra le dernier mot le jour-j.
Jules Ntambwe