Lors de son meeting tenu à la place Moïse Tshombe à Lubumbashi dans le chef-lieu de la province du Haut-Katanga, le 12 mai 2021, le Président congolais a dénoncé les « sorciers », appelés en Lingala « Bandoki » dont le singulier est « Ndoki ».
Dans l’entendement collectif congolais, les « sorciers » désignent tous ceux qui pourrissent la vie des paisibles citoyens. Félix Tshisekedi s’est ensuite envolé pour Paris.
Parmi les chefs d’État africains présents dans la capitale française à l’occasion du sommet sur le financement des économies africaines, le rwandais Paul Kagame semble remplir les conditions qui peuvent faire que quelqu’un soit qualifié « Ndoki » en République Démocratique du Congo.
Dans les villages congolais, l’un des points communs des « sorciers » est d’être détestés par d’autres citoyens. Même le chef de l’État déteste les « sorciers », ce qui l’a poussé à demander à la population du Haut-Katanga de se désolidariser d’eux.
A l’image des fidèles des églises dites de réveil qui organisent des séances de « délivrance » contre les « esprits démoniaques », les congolais dans leur écrasante majorité sont vent debout contre les propos tenus par Paul Kagame au cours d’un entretien accordé à RFI et France 24.
Le président rwandais a notamment nié les crimes commis par des armées étrangères depuis une vingtaine d’années en République Démocratique du Congo. Il s’en est même pris au Prix Nobel de la Paix, le Dr Denis Mukwege, considéré comme l’un des congolais les plus crédibles et les plus respectés non seulement dans son pays mais aussi à travers le monde.
Ses propos passent mal, très mal pour les congolais. Des anonymes aux officiels dont le premier vice-président de l’Assemblée nationale et Président ai du parti présidentiel, Jean Marc Kabund, en passant par l’opposant Martin Fayulu, dénoncent des propos négationnistes des crimes commis sur le sol congolais par des forces étrangères dont des groupes armés originaires du Rwanda.
Cette vindicte populaire est semblable à celle que l’on observe dans les villages congolais quand un « sorcier » commet un forfait.
Jean Pérou Kabouira