Bien que malmené au niveau de l’Assemblée nationale où des députés nationaux veulent le faire sauter, le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Daniel Aselo, ne quitte pas des yeux son Sankuru natal. Suivant à la loupe les moindres faits et gestes du gouverneur de province intérimaire, Paul Tchiabylo, il l’a dépouillé de tout le pouvoir et l’a convoqué urgemment à Kinshasa.
Se limiter à réceptionner des documents et ne rien faire sans l’avis du ministère central de l’intérieur. Tel est le rôle que doit jouer dorénavant le gouverneur ad intérim du Sankuru. Ainsi en a décidé le patron de l’intérieur.
En effet, dans une correspondance lui adressée le 8 avril dernier, Daniel Aselo a fixé à Paul Tchiabylo une nouvelle ligne directive. Il lui a d’abord reproché d’avoir manifesté un « comportement d’insubordination » en passant outre ses instructions.
« Vous faire observer que bien avant votre désignation pour expédier les affaires courantes dans la province du Sankuru, vous avez manifesté un comportement d’insubordination. Et ce, malgré mes instructions verbales et écrites en violation de règles de droit. En prenant des actes de nomination d’affectation, de révocation des agents de l’État au mépris total de mon message Nº 002/2022 du 14 janvier 2022 comme vous avez décidé dans le dossier DGRSA. A ce sujet, je vous communique ce qui suit: Tous les actes pris par vous en violation des textes susmentionnés sont nuls et de nul effet », lui a-t-il fait savoir.
Le VPM de l’intérieur interdit au gouverneur ai du Sankuru d’opérer des mouvements des fonds sans l’accord de l’Assemblée provinciale.
Il lui ordonne aussi de ne pas effectuer la tournée qu’il projetait à travers la province et de se rendre urgemment à Kinshasa pour consultation.
C’est dire que Daniel Aselo a littéralement neutralisé le chef de l’exécutif provincial du Sankuru, qui est candidat à la prochaine élection de gouverneur dans cette province.
Reste à savoir si ce dernier exécutera l’ordre de la hiérarchie, encore que Daniel Aselo a le malheur de ne pas être souvent écouté par les gouverneurs, certains d’entre eux le jugeant léger et moins charismatique.
Jean Pérou Kabouira
