Pour la croissance économique de la RDC: Matata Ponyo propose un modèle économique bâti sur un leadership fort
Le Symposium sur sol et sous-sol organisé par l’Université de Lubumbashi s’est clôturé ce mercredi 16 mai 2018. Plusieurs intervenants ont mené des profondes réflexions et discussions pour le développement durable de la RDC. Parmi eux, le Premier ministre honoraire, Augustin Matata Ponyo qui a exposé sur « l’exploitation des ressources naturelles et croissance économique en RDC: nécessité d’un nouveau modèle bâti sur un leadership fort et la bonne gouvernance ».
Devant des personnalités académiques, scientifiques, politiques, économiques nationales et internationales dont l’imminent Professeur Emérite Théophile Obenga, il a soutenu qu’il n’y a pas de malédiction en étant béni par la nature mais, il y a malédiction lorsqu’on est incapable de profiter des richesses de la nature.
Contredisant la pensée erronée selon laquelle « la dotation de la RDC en ressources naturelles est une malédiction », il a proposé des pistes de solutions réalistes pour une utilisation des ressources naturelles du pays au profit de son développement. Il a notamment parlé de fonds vert et fonds bleu et des perspectives de développement durable d’ici 2030 et 2035.
Son exposé s’est décliné en cinq points différents: ressort de la croissance économique, soutenabilité de la croissance économique, place des ressources naturelles dans la croissance en RDC, soutenabilité et résiliabilité de la croissance économique en RDC et, leadership et bonne gouvernance pour un nouveau modèle économique.
Investir dans l’éducation et la santé
Dans sa présentation, le Dr Matata Ponyo a martelé sur la nécessité de mettre l’être humain au centre de toutes les préoccupations. Pour ce faire, convaincu que le capital humain est le meilleur capital du développement, il a mis un accent sur l’investissement dans l’éducation et la santé.
Par ailleurs, le Premier ministre honoraire a déclaré avec insistance qu’il est nécessaire et urgent de remplacer le modèle économique actuel.
Pour lui, le modèle actuel de croissance qui dépend en grande partie des industries extractives avec une faible transformation « n’est pas de nature à entreprendre un réel développement ».
A l’en croire, pour que la République démocratique du Congo tire meilleure partie de ses ressources, le pays doit envisager de mettre en place un nouveau modèle économique qui favorise l’industrialisation et intègre l’économie verte et bleu.
« Citez-moi un seul pays au monde qui a connu le développement sans l’industrialisation », a-t-il demandé à une assistance emballée par son riche exposé.
Nécessité d’un leadership fort
Cet économiste qui a l’avantage d’avoir appliqué les théories économiques lorsqu’il était aux affaires a affirmé qu’il est important pour le pays de disposer d’un plan national de développement et de le mettre en exécution pour transformer progressivement les structures de l’économie.
Il a expliqué en substance que pour y arriver, tous ces changements requièrent un leadership fort et de la bonne gouvernance, sans oublier un leadership exécutif à même de coordonner et de mettre en musique les orientations stratégiques.
« La qualité de la gouvernance et des institutions impacte sur la croissance », a-t-il dit.
Et d’ajouter qu’en ce qui concerne la République démocratique du Congo, le Chef de l’Etat Joseph Kabila incarne ce leadership fort et visionnaire, ce qui a permis à la RDC d’enregistrer il y a quelques années une croissance très appréciée.
Quelques recommandations du Symposium
Durant trois jours, soit du 14 au 16 mai 2018, l’Université de Lubumbashi a été le centre d’émission des réflexions profondes sur le développement durable de la RDC. A l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées notamment dans le domaine de l’environnement, agriculture et mines. Il s’agit entre autres pour le premier, de conserver les plantes métallophytes pour la restauration écologique par phytostabilisation des sites contaminés dans l’arc cuprifère Katangais, encourager l’intégration des essences locales d’arbres utiles dans le système agropastoral traditionnel et moderne ; la conscientisation des communautés locales sur les risques sanitaires et leurs droits comme population locale.
Dans le domaine de l’agriculture, on peut citer la création des réserves stratégiques des produits agricoles par l’achat au prix rémunérateur des productions paysannes, la réduction des taxes et autres redevances formelles.
Robert Djanya