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Situation des droits de l’homme en RDC : Félix Tshisekedi a du pain sur la planche

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Le rapport annuel du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) fait état de 6.831 cas des violations des droits humains à travers la République Démocratique du Congo en 2018.

Ce sont des chiffres qui doivent faire réfléchir le nouveau Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo Antoine. Les violations des droits de l’homme ont connu une augmentation de 5% par rapport à l’année 2017, soit une moyenne de plus de 569 violations par mois.

Cette augmentation est inférieure au plus de 25% enregistrés en 2017 par rapport à l’année 2016 (5.190 violations). Elle concerne tout autant les agents de l’Etat (+5%) ainsi que les groupes armés et milices (+4), indique le document.
Au regard de ce tableau sombre peint par l’ONU, le nouveau président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a du pain sur la planche. «Fatshi doit s’impliquer pour mettre fin aux atteintes des droits de l’homme à travers le pays par une politique répressive des auteurs de ces crimes », suggère un analyste.
Les agents de l’Etats, plus grands responsables

Sur l’ensemble du territoire de la RDC, les agents de l’Etat sont responsables de 61% des violations documentées en 2018, tandis que 39% ont été perpétrées par les groupes armés.
« Si l’on prend l’ensemble des violations documentées en 2018, plus de la moitié sont attribuables aux seuls éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC) réunis », a précisé l’agence Onusienne. Le BCNUDH déplore le nombre élevé de victimes d’exécutions extrajudiciaires et arbitraires attribuables à des agents de l’Etat (389 victimes, dont 61 femmes et 28 enfants).

Les groupes armés et milices sont, eux aussi, responsables d’un nombre affligeant d’exécutions sommaires (780 civils, dont au moins 147 femmes et 73 enfants).

En 2018, près de 79% des violations documentées par le BCNUDH ont été commises dans les provinces affectées par le conflit (5.416 violations), et ont entrainé la mort d’au moins 1.059 civils, dont au moins 193 femmes. Parmi toutes les parties au conflit, les militaires des FARDC ont commis le plus grand nombre de violations des droits de l’homme (1.580 violations), tandis que les combattants des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) (433 atteintes) sont les principaux responsables parmi les groupes armés.

Près de la moitié des violations et atteintes aux droits de l’homme documentées dans les provinces en conflit ont été enregistrées dans la seule province du Nord-Kivu (2.431).

L’agence Onusienne signale dans son rapport annuel que la province du Kasaï a également connu une augmentation qui s’explique à la fois par l’intensification des violations par les miliciens Bana Mura visant notamment la communauté Luba, et par la hausse des violations commises par des agents de la PNC et des militaires des FARDC dans le cadre de la lutte contre la milice Kamuina Nsapu, ainsi qu’à l’encontre de ressortissants congolais retournés en grand nombre d’Angola depuis le mois d’octobre 2018.

Trop de victimes des violences sexuelles liées au conflit en 2018
Le BCNUDH est préoccupé par une nouvelle forte augmentation du nombre de victimes adultes de violences sexuelles liées au conflit en 2018 (650 victimes adultes), soit +22% par rapport à 2017 qui avait déjà connu une forte hausse de +53% par rapport à 2016), ainsi que par le nombre élevé d’enfants victimes de ces violences (au moins 184 enfants victimes).

Par ailleurs, au moins 2.573 enfants ont été victimes de violations graves de leurs droits dans le cadre du conflit armé, principalement le recrutement d’enfants (au moins 1.415 enfants ont été séparés de groupes armés en 2018).

En 2018, le BCNUDH a documenté 1.054 violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire. S’il s’agit d’une nette baisse (-23%) par rapport à 2017 (1.375 violations), qu’il convient naturellement de saluer, ce nombre comparable à celui de 2016 (1.102 violations) est en contradiction avec la volonté exprimée par les autorités congolaises de créer les conditions nécessaires à un processus électoral crédible et pacifique.

Cette réduction du nombre de violations est notamment due à la diminution du nombre de manifestations liées au processus politique pour lequel les membres de la société civile et des partis politiques ont payé un lourd tribut du fait de la répression continue et de plus en plus brutale depuis 2015. 

Appui aux juridictions militaires

Au cours de l’année dernière, le BCNUDH a continué d’appuyer les juridictions militaires dans le cadre de la lutte contre l’impunité, y compris à travers le soutien à huit missions d’enquêtes conjointes et 16 audiences foraines par la justice militaire et civile à travers le pays.

Au moins 120 militaires des FARDC, 66 agents de la PNC et 101 combattants de groupes armés ont été condamnés pour des actes constituant des violations des droits de l’homme dans l’ensemble des provinces de la RDC, ce qui traduit un effort des autorités judiciaires en matière de lutte contre l’impunité.

Dans le cadre de son programme de protection, le BCNUDH a traité, sur l’ensemble du territoire de la RDC, 287 cas de menaces et violations des droits de l’homme à l’encontre de 489 personnes, dont au moins 37 femmes, parmi lesquels 350 défenseurs des droits de l’homme, 59 journalistes et autres agents de la presse, ainsi que 71 victimes et huit témoins de violations de droits de l’homme.

En effet, le BCNUDH assure une surveillance étroite de la situation des droits de l’homme et procède à des analyses des tendances relatives à cette situation en RDC.

Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités congolaises afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées, et sont présentées à l’occasion de la conférence de presse bimensuelle des Nations Unies.

GK/TT/CN/ALT.

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