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Des « tirs de sommation » pour un bilan de 5 morts à Goma: La nouvelle baliverne de Patrick Muyaya

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Le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a induit sérieusement en erreur l’opinion publique dans sa communication sur les manifestations anti-Monusco organisées à Goma. Sur son compte Twitter officiel, le Porte-parole du gouvernement s’est contredit à l’espace de quelques heures.

Un temps hostile aux manifestations de la population du chef-lieu de la province du Nord-Kivu, Patrick Muyaya a démenti les alertes aux tirs à balles réelles lancées sur les réseaux sociaux par des habitants de Goma.

Réagissant à un message d’un internaute qui a pourtant demandé à la population de ne pas piller les biens de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo, il a prétendu que les coups de feu entendus dans plusieurs coins de la ville de Goma ne visaient pas les manifestants.

« Ce sont des tirs de sommation pour disperser les manifestants et empêcher toute attaque sur la Monusco », a indiqué la bouche autorisée du gouvernement congolais.

Il a assuré que le « Gouvernement a instruit les FARDC et la Commissaire provinciale de la police à prendre toutes les dispositions pour assurer un retour au calme et la reprise normale des activités».

L’homme aux tweets contradictoires

Quelques heures plus tard et alors que l’on attendait un retour au calme, le ministre de la Communication et Médias s’est déduit, en établissant, dans un autre message publié toujours sur Twitter, un bilan de 5 personnes tuées.

« Goma, au moins 5 morts, une cinquantaine des blessés, nous reviendrons dans la journée…dans un briefing spécial sur le bilan humain, matériel ainsi que les conséquences à tirer. Nous ferons aussi le point du processus de retrait déjà entamé de la Monusco », a écrit l’homme di « changement de narratif ».

Réaction d’un Professeur de l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC):
« On a connu un Porte-parole du gouvernement qui était surnommé « l’homme au verbe facile », on a désormais un porte-parole du gouvernement qui mérite d’être appelé « l’homme aux tweets contradictoires » ».

« Ce sont des choses qui arrivent »

Dans l’opinion publique, c’est la confusion totale, étant donné que l’homme qui a le devoir de parler au nom du gouvernement congolais a visiblement du mal à maîtriser les codes de la communication institutionnelle et surtout ceux de la communication de crise.

D’aucuns pensent qu’il n’est point besoin de détenir un master ou un doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication pour comprendre que Patrick Muyaya maîtrise mal les notions les plus élémentaires de la communication.

L’une de ces notions stipule que « quand on n’a pas la bonne information, il faut fermer sa gueule ».

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Malheureusement, et c’est triste pour la RDC, le successeur de Jolinot Makelele multiplie les bourdes à chaque fois qu’il est appelé à faire une communication de crise.

On se souvient notamment des difficultés qu’il a éprouvé pour communiquer au sujet de l’incursion des militaires rwandais à Kibumba dans le Nord-Kivu, en octobre dernier.

Lors du briefing organisé le 20 octobre 2021, il avait frôlé le ridicule, en minimisant cet incident.

« Le mécanisme existe depuis des années (…) nous, nous dirigeons l’Afrique. La région des grands lacs est une région très sensible . Et donc, nous la République Démocratique du Congo avons un président qui fait le médiateur dans tous les conflits du continent. Aujourd’hui, il ne faudrait, s’il y a un incident comme ça, vouloir en faire un casus belli. C’est des choses qui arrivent. Sur le plan diplomatique et militaire nos armées communiquent et je crois que le message est passé. Pour mois, c’est un incident qui est clos mais il fait avoir à l’esprit que même si on avait l’armée la plus forte du monde, pour cet incident là on aurait pas déployer tout l’armada militaire pour dire qu’on en découde parce que c’est des choses qui arrivent lorsque vous avez 9 voisins », avait déclaré le Porte-parole du gouvernement.

La suite de l’histoire a démontré que contrairement à sa déclaration, cet incident n’ était pas mineur. Au contraire, il était un des signes annonceurs de la crise avec les terroristes du M23, qui a entraîné l’agression de la RDC par ces derniers et l’occupation en cours d’une partie du territoire national.

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Mais ce n’est pas tout car, au sujet justement de l’agression de la RDC par le M23 appuyé par l’armée rwandaise, Patrick Muyaya a « mangé » sa langue lorsqu’il lui a fallu hausser le ton contre le Rwanda.

La réaction des observateurs ne s’est pas faite attendre. Certains ont estimé que le porte-parole du gouvernement congolais est trop fanatique du président rwandais, Paul Kagame, pour prendre le risque de dénoncer publiquement le soutien de son pays aux terroristes du M23.

D’autres ont en revanche tranché que le ministre de la Communication et Médias, qui a mis près d’une année pour faire concevoir et changer le logo de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), a tout simplement de vides en Communication. A chacun son opinion.

Jean Pérou Kabouira

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