Les agents de l’Etat ne sont plus les bienvenus à Elamba, un village situé dans le territoire de Katako-Kombe dans la province du Sankuru. Depuis mai dernier, les autorités provinciales peinent à convaincre les habitants de ce village à cohabiter avec leurs voisins du groupement Mundala, autorisés à regagner leur milieu de vie habituel après quatre ans d’absence.
« Résistance », c’est le maitre mot que l’on entend dans le chef de la jeunesse d’Elamba depuis qu’elle a pris connaissance de la décision du Vice-premier ministre donnant à la population du groupement Mundala l’autorisation de regagner sa terre. Malgré les effortss des autorités territoriales et provinciales de la faire raisonner, elle s’est radicalisée et a opté pour la violence.
Jeudi 4 juillet 2019, un groupe de personnes armées d’armes de fabrication locale s’en est pris violemment à l’Administrateur du territoire Assistant, qui n’a eu la vie sauve que grâce à sa capacité à prendre la poudre d’escampette. Sa faute: avoir demandé aux habitants d’Elamba de ne pas porter obstruction à la réinstallation de la population de Mundala dans leur lieu de vie habituel.
C’est en tout cas ce qu’a dit l’ATA de Katako-Kombe, Ndeka Yema au téléphone d’Alternance.CD. Il affirme qu’il a été chassé par des « gens qui jurent de ne jamais voir la population de Mundala se réinstaller près de chez eux ».
Selon de sources locales, avant cette autorité territoriale, le commandant de la police avait subi le même traitement et échappé de justesse à un lynchage.
Dans l’un comme dans l’autre agression, des témoins accusent le Chef du village Elamba d’avoir mobilisé et armé sa population pour s’opposer par la violence à la présence des agents de l’Etat, synonyme pour lui, de l’effectivité de la réinstallation de la population du groupement Mundala.
Le VPM de l’Interieur humilié
Depuis 2015, les habitants de Mundala, un groupement du secteur de Bassambala sont en errance. Ayant quitté leur terre suite à un conflit meurtrier qui les a opposés à leurs voisins du village Elamba, ils ont finalement été autorisés en mai 2019, à rentrer chez eux.
En effet, dans une correspondance datée de 3 mai dernier, le Vice-premier ministre ai de l’Intérieur et Sécurité, Basile Olongo Pongo a demandé à l’Administrateur du territoire de Katako-Kombe, de « prendre toutes les dispositions requises afin de faciliter le retour paisible et sécurisé des habitants de ce regroupement dans ledit site ».
Il a pris le soin de lui expliquer que sa correspondance faisait suite à la lettre des Notables du Groupement Mundala faisant état de la décision de leur population de se réinstaller dans leur site habituel d’établissement après quatre ans d’errance.
Vingt jours plus tard, soit le 23 Mai 2019, le Gouverneur ai du Sankuru entrait en jeu en donnant des instructions précises à l’Administrateur du territoire de Katako-Kombe quant à ce.
« En effet, vu l’urgence, je vous enjoins de: informer les chefs des secteurs et groupements concernés de la volonté de l’autorité de tutelle de voir se réaliser ce projet immédiatement et sans tergiversation; impliquer les services (PNC, ANR et DGM notamment) pour la sécurisation de la population cible et poursuivre les efforts en vue de la réconciliation et le rétablissement de la coexistence pacifique entre les populations concernées sans que cela ne constitue une condition préalable de retour de la population de Mundala dans son site d’établissement habituel », a précisé Dr. Pierre Lokadi Otete.
Malheureusement, ses instructions et celles du VPM de l’intérieur ont buté à l’hostilité de la population du village Elamba à la réinstallation des habitants du groupement Mundala dans leur lieu de vie habituel. Autant dire qu’au stade actuel, cette milice semble être plus forte que l’Etat.
Jean Perou Kabouira