Après avoir mené une série de consultations, le Premier Ministre Sylvestre Ilunga compte déposer la première mouture de la composition de son gouvernement au Chef de l’Etat mardi 13 août 2019. Avant, il va recevoir ce dimanche 11 août les listes des candidats ministres de deux plateformes FCC et CACH.
Si les choses semblent s’accélérer pour mettre en place un gouvernement plus de six mois après l’investiture du Président de la République, beaucoup de congolais craignent que les consultations menées par le Premier ministre n’aboutissent à rien. Pour cause, ils estiment qu’il a concentré ses efforts sur les acteurs politiques et oublié les forces vives de la Nation.
Le renouvellement de la classe politique congolaise reste un rêve. C’est en tout cas ce que l’on est tenté de dire au regard des personnalités nommées jusque-là à des postes stratégiques au niveau national et provincial.
Cette tendance risque de s’aggraver dans le gouvernement si l’on en croit les rumeurs qui envoient d’anciens ministres et mandataires publics dans la prochaine équipe gouvernementale.
Ceux qui sont de cet avis évoquent le fait que dans ses consultations, le Premier ministre a oublié de recevoir les forces vives de la Nation entre autres, les enseignants, les professeurs des universités et des instituts supérieurs, les syndicats, les médecins, les ONG, les femmes, les commerçants, les personnes vivant avec handicap, les associations de journalistes, bref, les différentes couches sociales. « A la place, déplore un analyste politique, il a reçu les mêmes personnes qui ont mis à terre le pays et qu’il s’apprête visiblement à faire revenir aux affaires ».
Entre temps, certains anciens gestionnaires cités dans des affaires de détournement et de megestion par des ONG comme la LICOCO se justifient à la place publique alors que tout le pays sait qu’ils ne sont pas examptes de tout soupçon étant donné qu’ils n’ont pas justifié l’utilisation des fonds publics ou des apports des partenaires étrangers mis à leur disposition.
Ce,dans le but de se faire passer pour des saints en vue d’occuper de postes ministériels dans le prochain gouvernement.
Félix Tshisekedi interpellé
D’où la crainte de beaucoup de congolais de voir le Chef de l’Etat nommer certaines de ces personnes sulfureuses dans le gouvernement au risque d’assumer la responsabilité devant l’histoire de leurs actes.
Commentaire d’un autre analyste politique: « Le Premier ministre devra consulter de personnes qui peuvent l’aider à constituer son gouvernement avec des personnalités ayant réellement le souci du peuple congolais et le Président de la République devra censurer des noms pour avoir une équipe constituée de gens compétents, intégrés et expérimentés ».
Bien plus, il est intolérable de voir des personnes citées et même poursuivies dans de rocambolesques affaires de détournement à l’instar de celle de la fibre optique ou du Contrat Cino-congolais connues par la population, revenir au gouvernement à la faveur du sacro saint du quota du FCC ou du CACH.
Par ailleurs, s’il parvient à donner son accord pour la nomination de ces personnalités qui ont des cadavres dans les placards, Félix Tshisekedi agirait aux antipodes du changement de mentalités pour lequel il a créé récemment un organe et nommé des animateurs.
Jean Perou Kabouira