Elle est conduite par la directrice générale des affaires des femmes au ministère du Travail et des affaires sociales de l’Irak. En séjour à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, elle a plaidé lors du passage à la Fondation Panzi, pour une solidarité internationale entre différentes organisations qui travaillent dans l’humanitaire.
Lundi 29 avril 2024, la délégation irakienne dirigée par Sarab Elias Barakat, directrice générale des affaires des femmes au ministère irakien du Travail et des affaires sociales a visité l’hôpital de Panzi. Il a été question pour elle et les membres de sa délégation de palper du doigt quelques unes des réalisations de la Fondation Panzi, initiée par le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix.
« Nous sommes venus de l’Iraq pour profiter de l’expérience de ce grand travail humanitaire qui existe ici pour profiter de cette expérience pour revenir et travailler chez nous en Irak à travers ce que vous faites ici. Parce qu’en Irak aussi on a subi des guerres, on a perdu des femmes, des hommes, des enfants et tout ce que vous avez vécu aussi. Nous sommes donc en train d’élaborer un centre de réhabilitation pour les survivantes. On va bien transmettre ces informations qu’on a eues ici. Cette expérience avec tout ce que vous faites. Tout ce qu’on voit ci, et ce qu’on va voir dans les jours qui viennent jusqu’à la fin de la semaine on va le transmettre pour construire une bonne qualité de santé mentale en Irak », a-t-elle déclaré.
De fleurs jetées au Dr Denis Mukwege
L’officielle Irakienne a échangé avec de survivantes de viols sexuels pris en charge par la Fondation Panzi. A l’issue de ces entretiens, ella a salué le travail du Dr Denis Mukwege dans la prise en charge holistique des ces femmes victimes des violences sexuelles depuis des décennies.
« Je remercie et félicite la Fondation Panzi du Dr Mukwege pour ce grand travail humanitaire qu’ils font. Je dois dire que les femmes sont chanceuses d’être traitées, soignées dans cette fondation et dans cet hôpital particulièrement.
Nous remercions l’Organisation internationale de la migration qui nous a beaucoup soutenus pour que cette rencontre ici soit réalisée. C’est notre premier jour, on a appris beaucoup de choses de bénéficiaires, des femmes elles-mêmes, en espérant avoir de l’intérêt dans les jours qui viennent aussi et en gardant l’espoir d’avoir toute cette expérience et de l’appliquer en Irak. Il faut créer une solidarité internationale, pour que tout ce qui est arrivé pendant toutes ces années s’arrête et que ça ne revienne plus encore une fois dans tous les pays pour avoir une vie pleine de dignité et de liberté », a déclaré, émue, Sarab Elias Barakat.
Les mots forts du gouverneur du Sud-Kivu
Le même jour, cette délégation a été reçue par le gouverneur ai du Sud-Kivu, Marc Malago. Ce dernier a confirmé que « la Fondation Panzi est un pilier qui forme l’espoir pour notre peuple » et que « le Dr Mukwege est non seulement médecin des plaies mais aussi des coeurs .»
De son côté, Sarab Elias Barakat a rappelé la mise en place dans son pays, d’une législation en faveur des Yezidis depuis 2021.
La présidente de l’association des victimes, aussi présente dans la délégation, a indiqué qu’à ce jour, au moins 2000 femmes sont enregistrées et perçoivent un salaire mensuel ainsi qu’un soutien juridique.
Elle a plaidé pour la construction par l’Organisation internationale de migration, des centres de réhabilitation. Ce, avant d’annoncer qu’une esclave sexuelle capturée depuis sept ans a été libérée d’une ville occupée depuis dix ans.
La cheffe de la délégation irakienne a insisté sur le fait que « les guerres sont des cauchemars pour les sociétés, mais les créateurs de la paix ne sont pas nombreux. »
Anny K.
