Au lendemain de la confirmation en appel de la condamnation de l’ancien Directeur de cabinet du Chef de l’État, Vital Kamerhe, avec la réduction à treize ans de prison ferme, son parti politique l’Union pour la Nation Congolaise(UNC) se réunit, ce mercredi 16 juin 2021. Une déclaration de grande importance est attendue à l’issue de cette réunion.
En tenant compte de plusieurs paramètres, il y a lieu de prédire qu’il n’y a rien de spécial à attendre. Explications.
Des centaines des militants de l’UNC réunis aux alentours du siège national du parti à Kinshasa, ont été dispersés hier par la police à l’annonce de la condamnation de leur leader. A l’exception de Bukavu, fief naturel de Vital Kamerhe dans la province du Sud-Kivu, où ses militants ont brûlé des pneus, il n’y a pas eu des grandes contestations, du moins jusque là.
En attendant la déclaration officielle, le Secrétaire Général de l’UNC nouvellement nommé, Billy Kambale a rejeté le jugement rendu contre son leader, en parlant notamment d’une « machination politique qui ne passera pas » et d’un « complot politique ». C’est d’ailleurs lui qui a la lourde mission de diriger la réunion de la direction politique nationale de l’UNC, qui doit « lever les options ».
Ce que l’UNC ne peut pas
Si ces options ne sont pas encore connues, on peut déjà imaginer que l’UNC ne manquera pas d’employer des mots durs à l’égard du pouvoir dont elle est partie prenante, car représentée au gouvernement par cinq de ses membres. Une manière pour les lieutenants de Kamerhe de lui prouver qu’ils sont de cœur avec lui dans cette épreuve qu’il traverse depuis l’année dernière, suite à sa condamnation en première instance à 20 ans de prison et à des lourdes amendes dans l’affaire du détournement d’argent public destiné à l’achat des maisons préfabriquées dans le cadre du programme présidentiel des 100 jours.
Dirigée actuellement par un jeune que l’on classe dans l’assiette des extrémistes, l’UNC ne manquera pas certainement d’exiger l’acquittement pur et simple du « pacificateur» et de dénoncer une machination politique pour l’écarter de la prochaine élection présidentielle. Des manifestations publiques ne sont pas à écarter. De là jusqu’à annoncer son départ de l’union sacrée de la Nation, synonyme de la démission de ses cinq membres qui sont dans le gouvernement ?
Tous les cadres et militants interrogés par alternance.cd écartent cette hypothèse même si elle serait évoquée par un petit groupe de cadres non influents du parti.
La raison? – « Même le leader lui-même sait que quitter le gouvernement ne pourra l’aider à rien »-, répond un militant de l’UNC. Il ajoute qu’au stade actuel, « le parti a grandement besoin des ressources financières pour préparer les prochaines élections ».
Ce que la jeunesse veut…
Sous un autre angle, le probable refus de l’UNC de quitter la coalition gouvernementale serait en partie au rajeunissement du directoire du parti. En effet, les dernières mises en place ont consacré la prise du pouvoir à tous les échelons du parti par la jeunesse, en commençant par le Secrétaire Général Billy Kambale.
Totalement tournée vers l’avenir, cette jeunesse n’est en tout cas pas disposée à laisser leur parti rentrer dans l’opposition au risque de voir ses chances aux prochaines élections s’amoindrir.
La deuxième partie de cette chronique traitera des conséquences éventuelles de la confirmation en appel de la condamnation de Kamerhe aux prochaines élections au pays.
RD44