La proposition de loi sur la congolité déposée jeudi 8 juillet 2021 au bureau de l’Assemblée nationale ravive les tensions politiques en République Démocratique du Congo. Beaucoup d’observateurs dénoncent une stratégie du pouvoir tendant à éliminer certains probables candidats à l’élection présidentielle avant le match. La présidente de l’ONG dénommée « le Kolectif», Marceline Lokengo, pousse la réflexion plus loin et redoute une manœuvre dilatoire visant à réviser certains articles verrouillés de la Constitution.
La République Démocratique du Congo est rattrapée par ses vieux démons de tensions politiques. Alors que l’on croyait que le régime de Félix Tshisekedi allait concentrer ses efforts à la recherche de solutions aux problèmes majeurs de la population notamment l’insécurité dans l’Est du pays, l’amélioration du social et tant d’autres, tout semble prouver le contraire.
Avec la proposition de loi du controversé Noël Tshiani, réservant la course à la magistrature suprême et autres hautes charges de l’État dont la direction des deux chambres du parlement et la primaire aux seuls citoyens nés de père et de mères congolais, certains congolais dénoncent un recul de la démocratie.
La Présidente de l’ONG le « le Kolectif » invite les députés nationaux à voir au-delà de ce qui est présenté et à faire preuve de sagesse pour éviter de toucher à l’intouchable.
«La loi sur la congolité de Noël Tshiani est une manœuvre dilatoire pour une révision constitutionnelle et principalement de l’article 220. L’adoption de cette proposition de loi, nécessiterait la modification notamment des articles 10, 11,12, 13 et 72 et le redoutable 220 verrouillé qu’elle cette proposition de loi vexe à bien des égards», dénonce Marcelline Lokengo.
Pour cette cadre de Ensemble pour la République, il est hors de question que la proposition de loi initiée par Noël Tshiani et portée par le député national Nsingi Pululu puisse figurer parmi les matières qui seront examinées par la chambre basse du parlement.
La présidente de l’ONG « le Kolectif » explique son refus catégorique par le fait que cette proposition de loi divise la population en créant deux groupes de congolais: le groupe de ceux dits nés de pères et de mères congolais, qui auraient droit à certains privilèges et celui de ceux nés d’unions entre congolais et des originaires d’autres pays qui seraient considérés comme de sous-congolais.
Au plan économique, elle relève que les grandes économies telles que le Canada et la Belgique ont été développées entre autres avec l’apport des populations immigrées. « C’est inconcevable qu’aujourd’hui le Congo fasse, avec une telle loi, le choix de se renfermer. Cette loi là ôte même au congolais lambda son droit naturel d’aimer une personne de son choix », preste Marceline Lokengo.
Et à cette compatriote de lancer aux initiateurs de la proposition de loi sur la congolité que « le métissage culturel ne peut être qu’une richesse et qu’aucun pays dans l’histoire de l’humanité ne s’est suffi à lui-même ».
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