Par Grégoire Cyrille Dongobada, observateur militaire
Depuis longtemps, la situation au Nord-Kivu est préoccupante car la situation humanitaire et sécuritaire dans la région n’a fait que s’aggraver. Cette situation est causée par les attaques des rebelles ougandais de l’ADF et par la reprise des affrontements avec les rebelles du M23.
Selon le rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, « de janvier à octobre 2021, 72 incidents ont été enregistrés dans la province du Nord-Kivu. trois personnels humanitaires ont été tués depuis le début de l’année (dans la zone de santé de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi) dans le Nord-Kivu. Les incidents observés incluent des actes de violence armée. Les actes de nature criminelle, tels que des vols à main armée ou des braquages de véhicules/convois humanitaires, commis par divers groupes et individus, constituant une des causes principales des actes de violence envers les personnels humanitaires. »
En outre, les établissements médicaux de la région sont fermés depuis longtemps, et bon nombre d’entre eux ont été pillés et brûlés, selon des sources de l’ONG Action pour la défense des droits de l’homme (ADDHO).
En 2021, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, est arrivé à Goma pour une mission sécuritaire dans cette partie du pays sous état de siège, où il a rencontré les députés nationaux, les ministres membres du gouvernement, le chef d’état- major, le commissaire de la police nationale congolaise, certains autres officiers militaires et policiers, le gouverneur militaire, le maire de la ville de Goma, ainsi que quelques membres du cabinet du Premier ministre. Mais il convient de noter que la situation dans la région ne s’est pas améliorée, le gouvernement est fortement critiqué pour ne pas être en mesure de prendre la situation dans la région sous son contrôle, alors que la population civile souffre.
La situation dans la région risque de s’aggraver à l’avenir car les affrontements entre l’armée et les combattants du M23 ont récemment repris. L’armée tente de reprendre les localités prises sous le contrôle des rebelles. Il y a déjà des nouvelles de déplacements massifs des populations vers Rutshuru-centre et Kiwanja. On ne sait toujours pas comment le gouvernement va gérer la situation actuelle. Mais chaque jour, il devient plus clair que la situation sécuritaire ne fera qu’empirer.
Grégoire Cyrille Dongobada, observateur militaire, chercheur en études politiques