La quatrième édition du séminaire régional sur la transparence budgétaire en Afrique subsaharienne s’est clôturée vendredi 27 janvier 2023 au Cameroun. Des délégués de plusieurs pays ont réfléchi durant trois jours autour du thème « Promouvoir la transparence des finances publiques par le contrôle de l’audit ». L’inspecteur général-chef de service Jules Alingete a été invité par le Fonds monétaire international (FMI), pour partager avec les participants son expérience dans la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo.
A la tête d’une forte délégation de l’Inspection générale des finances (IGF) à Yaoundé, Jules Alingete expose sur les contrats miniers et la nécessité de la mise en place de la patrouille financière dans les pays africains.
A la cérémonie d’ouverture présidée mercredi par le ministre des Finances du Cameroun, Louis Paul Motaze, l’ambassadeur de l’Union européenne dans ce pays a soutenu que « le contrôle et l’audit sont deux outils indispensables en matière de gestion des finances publique ».
L’Etat congolais désabusé
Dans son exposé, Jules Alingete a révélé que dans presque tous les partenariats conclus avec des privés, la part de l’État se situe à moins de 20% alors qu’il apporte les gisements.
« Des gens qui ont bénéficié gratuitement des actifs miniers de la République démocratique du Congo, et comme ils savent qu’il s’agissait d’un grand bradage et d’une fraude, ils n’ont pas amené les moyens financiers pour commencer l’exploitation. Ces gens se sont contentés de détenir les titres et sont allés sur les marchés internationaux pour lever des fonds qui ont servi à des activités dans d’autres pays. Aujourd’hui, la quasi totalité des partenariats conclus avec des privés se composent avec moins de 20% des parts pour l’Etat congolais alors que c’est l’Etat congolais qui apporte le gros, à savoir le gisements » , a-t-il fustigé.
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Il a poursuivi que ces 20% ont été réduits par les conseils d’administration de certaines jointures.
« L’élément suivant c’est la réduction permanent de la part de l’Etat dans les capitales des sociétés constituées. Outre le fait que l’Etat n’avait pas des parts importantes en dépit du fait qu’il apporte des moyens les plus importants, il a été constaté un phénomène que chaque fois, on était en train de faire de conseils d’administration pour prendre de décision qui sont de nature à réduire la participation de l’Etat. En ce jour, nous avons de joint-ventures où la participation de l’Etat est passée de 20 à 5% », a déclaré Jules Alingete.
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Le patron de l’IGF a cité entre autres exemples, TFM et Sicomines.
« Le cas particulier que nous pourrions évoquer ici c’est le cas de la société TFM, qui était au départ une société américaine, qui a été cédée par la suite aux chinois, qui dispose des gisements très importants mais dont l’Etat congolais n’a aujourd’hui que 20% des parts dans le capital social. Nous avons également le cas de Sicomines, qui est un contrat avec les sociétés chinoises qui consistait à ce que l’Etat congolais puisse céder des mines en contre partie des infrastructures », a-t-il illustré.
Junior Lomanga