Les auteurs de la maffia décelée par l’Inspection générale des finances (IGF) dans son rapport sur la Convention de collaboration entre le Groupepent d’entreprises chinoises (GEC) et l’État congolais vont bientôt répondre de leurs actes devant la justice. Le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, Robert Kumbu Phanzu, a donné le ton, en se saisissant de ce dossier dans lequel la République démocratique du Congo a perdu plusieurs milliards de dollars américains. Il veut voir clair sur des soupçons de surfacturation des travaux des infrastructures réalisées dans le cadre de ce projet communément appelé contrat chinois.
A cet effet, il a ouvert un dossier judiciaire à charge de l’Agence congolais des grands travaux (ACGT) et du Bureau de coordination dudit contrat.
Des travaux inachevés mais surfacturés! La prédation des deniers publics dans la Convention collective entre le GEC et l’Etat congolais a été du plus haut degré.
Le travail à la fois rigoureux et impartial réalisé par l’IGF a permis de révéler au grand jour ce qui mérite d’être qualifié de scandale du siècle en RDC.
Dans une réquisition d’information, le procureur général près la Cour d’appel a demandé à l’inspecteur général des finance, chef de service Jules Alingete et au directeur général du Bureau technique de contrôle (BTC), d’évaluer tous les cas de surfacturation et de détournement présumé dans ce dossier.
Auréolé pour son travail professionnel, le patron de l’IGF est invité par l’organe de la loi, Robert Kumbu Phanzu, à désigner des inspecteurs des finances et experts pour travailler conjointement avec des inspecteurs judiciaires et ceux de la police judiciaire. Leur mission : mener de nouvelles investigations au sein de la Sino-congolaise des mines (SICOMINES), joint-venture créée par GEC et GÉCAMINES, pour rechercher toutes les preuves de paiement des travaux effectués avec des approbations données par l’ACGT.
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Ils vont rechercher aussi les contrats des travaux, les décomptes finaux des travaux, les procès-verbaux de réception des travaux et les rapports des missions de contrôle de chaque projet.
Procéder à la contre expertise des travaux réalisés
Les inspecteurs des finances et les inspecteurs judiciaires auront également la tâche de procéder à la contre expertise de tous les travaux réalisés ; établir et évaluer tous les cas de surfacturation et les modalités mises en œuvre en vue de son accomplissement ; établir et déterminer les responsabilités individuelles dans la surfacturation et le détournement présumé des deniers publics ; poser tout autre acte légal susceptible de faire éclater la vérité et faire rapport au PG près la Cour d’appel et à l’inspecteur général des finances, chef de service.
En tout cas, les éléments à sa possession poussent l’organe de la loi à penser à une présomption de détournement des deniers publics étant donné que les investissements des travaux sont devenus des fonds publics d’autant plus que c’est l’exploitation des minerais congolais cédés à SICOMINES qui rembourse les prêts contractés auprès des banques chinoises.
Il estime que tout aurait été planifié et savamment pensé pour une surfacturation, en commençant par la conclusion des travaux d’infrastructures jusqu’à leur réalisation.
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Le Procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe relève notamment l’exagération des coûts unitaires et des taux de certains faits normaux, l’introduction dans les coûts des travaux des rubriques inexistantes dans les marchés telle que « somme à valoir » et autres.
Signe que les conclusions finales du rapport de l’IGF commandé par le chef de l’Etat Félix Tshisekedi Tshilombo a révélé ce qui était caché au peuple congolais, aucun responsable ni de SICOMINES, ni des structures de l’État ayant participé aux négociations pour la signature du contrat et/ou à son exécution, n’a réussi à fournir une explication claire.
Tous ceux qui ont tenté de s’expliquer dans les médias ont mangé la langue. Heureusement que le ridicule ne tué jamais.
Junior Lomanga