L’ancien président français Nicolas Sarkozy est bel et bien arrivé à Kinshasa, mercredi 22 mars 2022. Des sources aéroportuaires confirment l’ atterrissage de son vol spécial en provenance de Paris à l’aéroport international de N’djili « avant le coucher du soleil ». Si aucun doute ne plane sur la présence de l’ex-chef de l’Etat français dans la capitale congolaise, les supputations vont bon train sur le but de sa visite.
L’information a été annoncée par Africa Intelligence, qui a révélé que le déplacement de Nicolas Sarkozy à Kinshasa devait « rester confidentiel » et qu’il était invité par Félix Tshisekedi pour « faciliter une amorce de dialogue » avec le chef de l’Etat rwandais Paul Kagame « dont Nicolas Sarkozy est proche ».
La porte-parole du chef de l’Etat a dénoncé « deux fosses allégations » dans l’information de Africa Intelligence. Tina Salama a démenti que cette visite « n’est aucunement à l’initiative du président de la RDC », qu’ « il n’existe aucun projet de médiation dans l’agression rwandaise qui serait confiée à Mr Sarkozy ».
Elle a tout de même reconnu que « le président Félix Tshisekedi sera ravi de le recevoir lors de sa visite privée à Kinshasa ».
Qui a pris l’initiative de la visite?
Des informations recoupées laissent à penser que ce déplacement est tout sauf privé. En effet, de sources diplomatiques laissent entendre qu’à la suite des couacs enregistrés lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Kinshasa, début mars, marqués notamment par son refus manifeste de condamner fermement le Rwanda pour son soutien au M23 et surtout ses propos jugés déplacés à l’égard des autorités congolaises, il aurait été décidé de recourir au plan b. Et ce plan b serait Nicolas Sarkozy.
Mais contrairement aux informations avancées par Africa Intelligence, c’est l’ancien chef de l’Etat français qui aurait, à en croire un diplomate européen, proposé ses services à Kinshasa.
A cet effet, celui qui a réussi à concilier Paris et Kigali sous sa présidence (2007-2012) après plusieurs années de rupture à la suite du génocide rwandais de 1994, aurait dépêché dans la capitale congolaise son ancien conseiller diplomatique, Pierre Régent, pour une mission de 48 heures, écourtées en 24 heures.
Ce dernier aurait été reçu par trois conseillers à la présidence de la République, deux ministres et le président d’une de deux chambres du parlement. Rien n’a filtré sur le contenu de leurs échanges.
Lire également Agression rwandaise : Emmanuel Macron n’a pas craché le morceau
Des contacts avec la justice?
Une source sécuritaire confie à alternance.cd que des contacts auraient été établis entre l’éclaireur de Nicolas Sarkozy à Kinshasa et des responsables de la justice congolaise.
Ils se seraient entretenu sur le dossier d’un des prisonniers emblématiques du moment. Dossier à suivre…
Jean Perou Kabouira