Le ministre de l’Agriculture, Me José Mpanda Kabangu, a lancé, ce jeudi 12 octobre 2023, un séminaire de renforcement des capacités des ministres et inspecteurs provinciaux de l’agriculture sur la production agricole à travers l’agenda de transformation agricole. Il a déroulé le nouveau narratif du gouvernement dans son secteur.
« En effet, a déclaré le ministre de l'Agriculture, ledit séminaire permettra aux participants d'acquérir une formation solide qui permettra à notre gouvernement de réaliser l'une de ses missions régaliennes qui consiste à assurer une gestion efficiente de ses potentialités agricoles afin de les transformer en richesses, ce qui contribuera à l'augmentation du budget national et au développement durable de la population congolaise ».
Selon Me José Mpanda, l’un des objectifs poursuivis par ce séminaire est de permettre aux inspecteurs agricoles d’avoir « une approche convergente de l’agriculture, celle d’agrégation agricole, l’option à lever restant le recours aux contrats de partenariat public-privé avec les investisseurs aussi bien congolais qu’étrangers ».
Il a martelé sur la vision de son ministère, qui veut que l’agriculture s’exécute désormais comme une entreprise en lieu et place des projets et programmes de développement comme cela se fait actuellement.
« Dans ce cadre, il sied de noter que le gouvernement, qui n'est pas agriculteur, doit garder son rôle de régulateur et d'accompagnateur, et laisser les privés au centre des activités agricoles », a-t-il précisé.
Dans le cadre de cette approche, qui s’inscrit dans la ligne droite de la primauté de l’agriculture sur les mines, découlant de la vision du président Félix Tshisekedi Tshilombo de « la revanche du sol sur le sous-sol», le ministre de l’Agriculture va distribuer, à l’issue du séminaire, des motos aux inspecteurs principaux et territoriaux ainsi que des intrants agricoles dont des engrais et matériels arratoires.
« La distribution symboliquement des motos aux inspecteurs provinciaux et territoriaux à laquelle j'aurai l'honneur de procéder à l'issue de ces assises, a-t-il fait remarquer, est un geste significatif du gouvernement de la République, à travers mon ministère, qui apporte son soutien aux efforts des provinces et des territoires pour faciliter la mobilité de ces derniers afin de les rapprocher des agriculteurs pour un meilleur encadrement, ce qui contribuera au développement du secteur agricole »
Quant aux engrais et autres intrants, des avions militaires les déploieront dans les différents chefs-lieux des provinces.
Les objectifs de la relance des principales filières agricoles
Après avoir rendu hommage au chef de l’État pour sa vision dans le secteur agricole et exprimé sa gratitude au premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde pour avoir inscrit dans le programme d’action du gouvernement, le pilier 7 relatif à la diversification de l’économie et à la création des conditions d’une croissance inclusive, comprenant la redynamisation de l’agriculture vivrière, industrielle et pérenne en son axe 34 et la promotion du paysannat par la constitution des coopératives agricoles en son axe 36, le ministre de l’Agriculture a énuméré les objectifs du programme de la relance de principales filières agricoles initié par son ministère.
Il s’agit notamment d’améliorer l’état nutritionnel des populations congolaises menacées par l’insécurité alimentaire (i); améliorer les revenus des ménages agricoles en mettant à leur disposition des semences de qualité ainsi que d’autres intrants agricoles susceptibles d’augmenter les rendements de leurs exploitations agricoles (ii) et; de réduire les importations des produits vivriers de base pour lesquelles le gouvernement dépense plus de 3 milliard de dollars américains en vue de leur acquisition (iii).
« Je voudrais que, dans vos provinces respectives, vous ayez le sens de mettre le privé au centre de l’agriculture. Il faudrait que le monde privé qui n’est pas nécessairement constitué de grands investisseurs mais aussi des petits producteurs, des petits agriculteurs, des coopératives, soit suivi avec des conseils en vue de faire mieux, en faisant de l’agriculture un business. L’agriculture doit être considérée comme une affaire appelée à faire des intérêts, à faire de dividendes. Dans notre pays, on a une mauvaise conception de croire que ceux qui font l’agriculture sont des pauvres. Non, il faut que l’on change de narratif pour faire voir que l’agriculture est un business. Regardez ailleurs, ceux qui sont plus forts sont dans l’agriculture », a exhorté le ministre Mpanda les séminaristes.
12,7% du budget national 2024 alloué à l’agriculture
Me José Mpanda a tenu à signaler que conformément à ses dispositions pertinentes dont l’article 404 point 20 , qui stipule en substance que l’élaboration des programmes agricoles et fonciers relève de la compétence exclusive des provinces conformément aux normes de planning nationales, la Constitution de la République incite à des cadres de réflexions entre Kinshasa et les provinces pour la bonne marche du secteur agricole.
« Dans son discours prononcé à l'occasion de la journée internationale de la lutte contre la pauvreté, le 16 octobre 2019, Son Excellence monsieur le président de la République, chef de l'État, avait annoncé un nouveau programme intitulé « programme présidentiel de lutte contre la pauvreté et les inégalités », programme visant à faire sortir au moins 20 millions de congolais de la pauvreté à l'horizon 2025. Ainsi, pour réaffirmer son engagement à faire de l'agriculture le leitmotiv du développement de l'économie de notre pays, il a, deux ans après, initié le projet de l'agenda de transformation agricole de la RDC, mis en oeuvre par le gouvernement, à travers mon ministère, et ce, avec l'appui technique de l'Institut international d'agriculture tropicale et de l'Institut africain de leadership agricole », a rappelé le patron de l'agriculture.
Ces engagements sont conformes à la déclaration de Malabo sur « une croissance et une transformation agricole accélérée pour des conditions de vie meilleures et partagées ».
Me José Mpanda a souligné qu’alors que ce protocole fixe le budget de l’agriculture à 10% du budget national, le gouvernement de la République démocratique du Congo a alloué à l’agriculture 12,7% du budget national pour l’exercice 2024.
Il a insisté sur le fait qu’il est anormal que la RDC importe le maïs en dépit de son potentiel agricole.
« C'est une honte pour notre pays. Nous voudrions que cela cesse. Puisque Dieu nous a tout donné. On ne peut pas accepté que nous puissions chercher à acheter le maïs à l'extérieur du pays alors que nous avons toutes les potentialités possible pour pouvoir produire localement », a déclaré avec conviction et assurance le ministre de l'Agriculture.
Les thématiques retenues durant ce séminaire, sont notamment, passerelle interministérielle pour une production agricole durable en RDC; plan de relance des filières agricoles en RDC: genèse, outils de suivi et évaluation; pour une administration efficace et moderne du secteur de l’agriculture en RDC; de l’efficacité et de la rationalité dans l’utilisation des semences agricoles, des engrais chimiques et connexes, et l’implantation des brigades agricoles à travers le territoire national et mode du financement des projets du portefeuille du Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA). Il y a également la thématique relative au mode de fonctionnement des projets financés par la BAD, cas du projet PEJAB.
RD44
DANS LA MÊME RUBRIQUE