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BALISES CONGO30JUIN.COM Campagne électorale en RDC : attention à l’effet «Radio Mille Collines»

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Tribune

« La Radio télévision libre des Mille Collines (RTLM) est une station de radio privée rwandaise, qui a émis du 8 juillet 1993 au 31 juillet 1994._Le média devient l’un des instruments de propagande en diffusant sans discontinuer sur les ondes durant trois mois des discours incitant à l’exécution du génocide des Tutsi en 1994 (…) Les animateurs jouent subtilement des animosités et frustrations des Hutu à l’encontre des Tutsi et répandent une propagande virulente contre les Tutsi, les Hutu modérés, les Belges et la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR). Les incitations claires au génocide, telles que ‘Tuez tous les cafards’, ne commencent cependant qu’en même temps que celui-ci. La RTLM connaît un important succès populaire, en particulier chez les jeunes, et crée ainsi une atmosphère hostile aux Tutsi qui prépare le terrain au génocide ».


Ces écrits, extraits de Wikipedia, sont à rappeler aux jeunes en âge de voter.
Dans leur écrasante majorité, ils ignorent cet épisode du génocide rwandais, « vieux » d’une trentaine d’années (1994).
L’élément déclencheur, quoi qu’on en dise, est, reste et restera le crash de l’avion ramenant d’Arusha les présidents rwandais Juvénal Habyarimana et burundais Cyprien Ntaryamira le 6 avril de cette année-là. L’un et l’autre sont morts sur le coup, et aussitôt la nouvelle répandue, ce sera la chasse à tout ce qui va ressembler au nilothique.
Depuis, les conséquences du meurtre continuent d’affecter la sous-région des Grands Lacs en général, l’Est de la RDC en particulier, aux niveaux aussi bien sécuritaire et humanitaire que diplomatique et politique.
Au plan sécuritaire, la guerre partie de l’Est pour s’emparer du Pouvoir à l’Ouest (Kinshasa) est repartie à l’Est où elle s’est installée confortablement, suscitant une crise humanitaire préoccupant plus les milieux diplomatiques que les milieux politiques focalisés, pour l’heure, sur les enjeux électoraux.

Quand, alors, au cours de la campagne électorale se déroulant actuellement en RDC, le discours du genre « Radio des Mille Collines » dégénère avec pour tremplin favori les réseaux sociaux, il faut bien qu’on arrête vite la dérive.

On y fait pas attention pour le moment, mais l’extérieur (nous) observe. Il voit tout un peuple en train d’être monté contre un autre peuple aussi bien en interne qu’en externe. En interne, Katangais et Kasaïens sont en train de s’insulter jusqu’à se tricider avec des armes blanches ; en externe, les Congolais contre les Rwandais s’apprêtent à se rentrer dedans !

Comment ne pas alors être effrayé par l’aisance avec laquelle le débat politique interne ne porte plus sur le programme de gouvernement contre le programme de gouvernement, mais plutôt sur la nationalité et la couleur de peau des candidats, voire sur l’appartenance tribale ou ethnotribale.
Comment ne pas être effrayé par ce sadisme (le mot est à sa place) consistant à qualifier de rwandais et même de burundais l’adversaire politique qu’on déteste, faute d’argument raisonnable à lui opposer.
On ne sait pas seulement si tout ce beau monde a conscience du fait que le mandat est juste de cinq ans et que toutes les ordures qu’on se jette serviront demain à alimenter la VAR !


Certes, dans l’ambiance électrisée, certains pensent que la CPI, c’est pour les autres.
A ceux-là, rappel utile : en 2023, des procès en rapport avec le drame rwandais de 1994 continuent de se tenir notamment en Occident.

Des animateurs et des financiers de «Radio Mille Collines» âgés maintenant de 70, 80 voire 90 ans, réfugiés en Occident, sont en train d’être rattrapés en raison de l’imprescriptibilité des crimes mis à leur charge.

Finalement, il faut bien que quelqu’un arrête cette dérive. Et cette personne, nous ne cesserons de le rappeler, n’est autre que le président de la République à qui la Constitution reconnaît la compétence d’assurer, « par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des Institutions ainsi que la continuité de l’Etat.»

Même en étant candidat à la présidentielle comme tous les autres candidats en lice, Félix Tshisekedi reste en fonction jusqu’à l’investiture du nouveau Président de la République élu. C’est à l’article 70.

Aussi, ses proches doivent-ils commencer à se demander que vaudra cet article dans un pays qu’on est en train de mettre en lambeaux avec des discours autrefois développés dans « Radio Mille Collines ».

Déjà, les organes publics auxquels le législateur a confié des charges précises pour éviter ce genre de discours semblent eux-mêmes dépassés par les événements !
Comment en serait-il autrement quand un ministre en fonction fait de la nationalité des époux des candidates et des épouses des candidats un nouveau critère d’éligibilité !
Félix Tshisekedi devrait carrément le virer pour servir d’exemple.
C’est encore ici l’occasion de revenir sur la sentence de l’américain Lee Iacocca, alors Pdg de Chrysler: «Toute bonne décision prise en retard devient une mauvaise décision ».
Cette sentence est valable dans tous les domaines de la vie nationale. Dont, pour l’heure, le processus électoral en cours autant dans sa conduite par l’équipe Denis Kadima que dans la communication pour la consommation populaire.

Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
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