Après le vice-premier ministre de la Défense et celui de l’Intérieur, c’est autour de la Commission électorale nationale indépendante de faire état des tentatives de piratage de son système. Mardi 19 décembre, à quelques heures du jour du vote qui se tient ce mercredi 20 décembre, le président de la CENI, Denis Kadima, a confirmé que de criminels essaient de prendre contrôle du processus électoral via le système informatique.
Tout est parti d’une déclaration musclée du vice-premier ministre de la Défense nationale, Jean-Pierre Bemba, qui a pointé du doigt le candidat Moïse Katumbi. Au cours d’une interview accordée à Top Congo FM, il a déclaré ce qui suit :
« Il {Moïse Katumbi}sait qu’il va perdre les élections, mais il va fabriquer des résultats qu’il va faire publier. S’il ne réussit pas, ils vont tenter de mettre le feu dans le pays. On ne le laissera pas détruire ce pays pour ses ambitions mafieuses. Nous utiliserons la force publique pour rétablir l’ordre ».
Mardi, c’est son collègue de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, Peter Kazadi, qui, cette fois-ci au nom du gouvernement, a annoncé que cinq ressortissants étrangers ont été arrêtés par les services de sécurité.
Ces ressortissants étrangers auraient avoué travailler pour une officine politique et révélé sur PV, qu’il y a actuellement 50 observateurs en RDC équipés du même type de matériel de communication que celui dont l’usage avait été interdit aux observateurs de l’Union européenne (UE).
« Ces individus travaillent avec une structure qui fait beaucoup de bruit. Cette structure est financée à hauteur de millions pour accomplir cette tâche. Elle cherche à se substituer à la CENI », a expliqué Peter Kazadi.
De son côté, Denis Kadima a donné plus de détails techniques, en déclarant que le serveur de la CENI a enregistré 3244 attaques des hackers rien que pour la journée du lundi 18 décembre 2023.
Toutefois, le président de la Centrale électorale a assuré que les attaques de ces « criminels qui essaient d’entrer dans notre système, nous les avons repoussés ». Il a ajouté que « nous avons renforcé la sécurité du système ».
Jean Pérou Kabouira