Ces morts ont été enregistrés dans les provinces du Kwilu, de la Tshopo et du Kasaï Central suite respectivement aux glissements des terrains et aux conflits intercommunaires. Le grand public n’a appris la triste nouvelle au travers le compte rendu de la 134 ème réunion du Conseil des ministres, tenue vendredi 3 mai.
A-t-on développé une culture de banalisation de la mort en République démocratique du Congo ? La question mérite d’être posée au regard de la légèreté avec laquelle des autorités traitent les questions liées à la perte des vies humaines.
Sinon, on n’allait pas attendre la tenue du dernier conseil des ministres pour savoir qu’il y a eu au moins quatre-vingt morts à travers le pays, hormis les victimes des nombres larguées par les terroristes M23/RDF dans un camp des déplacés à Goma.
En effet, dans sa communication lors du conseil des ministres précité, le premier ministre sortant, Jean-Michel Sama Lukonde, a recensé les cas des catastrophes naturelles et conflits meurtriers à travers le pays au cours de la dernière semaine.
« Pendant ce temps, des phénomènes des glissements des terrains se sont manifestés dans le territoire d’Idiofa, causant près de 50 victimes. Par ailleurs, il convient de signaler la survenue des conflits intercommunaires entre les Lengola et les Mbole, dans la commune de Lubunga, ville de Kisangani, province de la Tshopo. La police signale plusieurs victimes, morts et blessés. Dans les mêmes conditions tragiques, dans le territoire de Dibelenge, dans la province du Kasaï-Central, une trentaine de personnes ont été assassinées dans des affrontements entre les communautés Songye Bambembele et Bena Kasasa, dans le secteur de Lubi. Conflits survenus à la suite des désaccords sur les limites champêtres », a déclaré le chef du gouvernement, sur les propos rapportés dans le compte rendu de la 134 ème réunion du Conseil des ministres.
Le comble, le gouvernement n’a apporté aucune aide aux populations touchées dans toutes ces provinces. Il a chargé au vice-premier ministre de l’Intérieur, de fournir « des informations plus affinées sur ces tragédies » et le ministre des Affaires sociales, « un rapport circonstancié » avant d’agir dans le sens d’apporter une assistance.
Jean Pérou Kabouira